ABUJA, 26 juin (AGP) – Lors de son l’Assemblée annuelle (AAM2025) à Abuja au Nigeria, la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a présenté son Rapport 2025 intitulé “commerce africain dans un paysage financier mondial en mutation”, un document stratégique qui propose une réponse continentale face aux tensions économiques et aux nouvelles dynamiques du commerce international, a constaté un journaliste de l’Agence Gabonaise de Presse.
S’exprimant à cette occasion, le président d’Afreximbank, le professeur Benedict Oramah, a souligné que « le rapport fournit une feuille de route convaincante pour que l’Afrique se repositionne dans une économie mondiale volatile ». Il a insisté sur la nécessité d’accélérer la transformation industrielle du continent ainsi que la transition numérique, de moderniser les systèmes de financement et d’exploiter pleinement le potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
Le rapport met également en avant une progression notable du commerce intra-africain, en hausse de 12,4 % en 2024 pour atteindre 220,3 milliards USD. « Ces chiffres illustrent l’impact initial positif de la ZLECA sur les échanges commerciaux intra-africains, mais aussi la capacité du continent à rebondir malgré un environnement économique mondial défavorable », a relevé le Dr Yemi Kale, économiste en chef du groupe. Le commerce total de marchandises africaines s’est parallèlement établi à 1 500 milliards USD (+13,9 %), bien que la part de l’Afrique dans les exportations mondiales reste limitée à 3,3 %.
Pour faire face à cette asymétrie, le Rapport 2025 plaide pour une intégration industrielle renforcée et l’adoption d’outils structurants tels que le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS). Il appelle à harmoniser les cadres réglementaires, mobiliser les capitaux domestiques et tirer parti du siège africain au G20 pour défendre des réformes sur le financement climatique et les critères de notation.
En 2024, Afreximbank a injecté 17,5 milliards USD dans le financement du commerce et prévoit de porter cet engagement à 40 milliards d’ici 2026. L’institution souligne également le rôle structurant de l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines (AAMFI) dans l’émergence d’un écosystème financier continental robuste.
À travers ce rapport, Afreximbank entend poser les fondations d’une Afrique plus souveraine, intégrée et résiliente, face aux mutations de l’économie mondiale.
CBO/CBM/EN
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