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Gabon/Ve République : un appel à la parité dans les fonctions électives

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LIBREVILLE, 30 mai 2025 (AGP) – À l’approche des prochaines échéances électorales, la question de la participation politique des femmes revient avec insistance. Décryptage.

Les travaux en cours sur le redécoupage électoral et la réforme des partis politiques devraient profondément redéfinir le paysage politique gabonais. Il apparaît donc essentiel que la parité entre les sexes soit prise en compte comme critère de validation des listes de candidature aux élections législatives, municipales et sénatoriales.

Ce critère viendrait s’ajouter à ceux existants, tels que l’obtention d’au moins cinq sièges de députés ou de trente sièges de conseillers locaux, afin d’assurer un équilibre dans la représentativité des femmes et des jeunes. Ces deux groupes représentent respectivement 49,2 % et 54,6 % (population de moins de 25 ans) d’une population estimée à 2,3 millions d’habitants en 2023, dont 50,8 % d’hommes, selon la Banque mondiale.

L’objectif serait donc de relever le quota actuel à 50-50, tout en renforçant la participation des jeunes, actuellement fixée à 20 %. Cela contribuerait à renouveler la classe politique gabonaise. En ce sens, l’article 2 de la loi n° 009/2016 du 5 septembre 2016 dispose que :

> « Le principe des quotas vise à accroître la participation directe et active des femmes et des jeunes à la vie politique. Il garantit la représentation des femmes et des jeunes au Parlement, dans les conseils locaux, dans les bureaux des assemblées électives et, pour les femmes, dans les emplois supérieurs de l’État. »

Dans un contexte où la 5ᵉ République ambitionne de restaurer les institutions, la mise en œuvre effective de la parité paraît incontournable — même si des efforts sont déjà visibles, avec la présence de dix femmes ministres au sein du Gouvernement.

D’autres pays africains ont déjà franchi ce cap. Le Rwanda est un exemple emblématique, avec 61,3 % de femmes élues à la chambre basse. Ce pays partage pourtant avec le Gabon le même quota légal de 30 %, selon l’article 4 de la loi n° 009/2016. D’autres États suivent la même dynamique : le Sénégal (46,1 %), l’Afrique du Sud (45,8 %), la Namibie (44,2 %), le Mozambique (43,2 %), l’Éthiopie (41,3 %), le Cap-Vert (38,9 %), l’Angola (38,6 %), le Burundi (38,2 %) et la Tanzanie (37,4 %).

Enfin, la parité constitue également un levier indispensable pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, que le Gabon a signés et ratifiés. Elle s’inscrit dans une démarche de consolidation du système démocratique et d’élimination des discriminations à l’égard des femmes, comme le souligne la loi de 2016. Elle permettrait aussi de révéler et valoriser différentes formes de leadership, susceptibles de dynamiser la gouvernance et la transformation du pays.

CM/TYM/FSS/EN/AGP

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