Libreville, 7 juillet 2023 (AGP)- Pour l’année scolaire 2022-2023, trois candidats sur huit (8) présentés en milieu carcéral, ont obtenu leur baccalauréat. Seulement, la question reste de savoir si les dispositions sont prises pour que ces détenus bacheliers puissent poursuivre leur cursus.
Si la réinsertion est un enjeu majeur en milieu carcéral, l’obtention d’un diplôme est ainsi un espoir d’avenir pour les personnes détenues. Dans ce sens, le Gabon depuis cinq ans enregistre des bacheliers issus du milieu carcéral malgré les conditions d’apprentissage difficiles.
En effet, les détenues ne disposent pas des mêmes conditions de travail que les autres candidats au bac: leurs heures de cours par semaine sont réduites en raison du règlement pénitentiaire, la difficulté de trouver des enseignants qualifié et le soucis d’aménagement de l’emploi du temps lors des épreuves. A cela, s’ajoute l’absence d’un cadre de travail paisible. La préparation du baccalauréat dans les geôles demande plus d’efforts et de volonté.
Au-delà de ces nombreuses difficultés, huit (8) détenus pour le compte de cette année académique, ont relevé le défi de décrocher leur baccalauréat. Un diplôme qui leur ouvre les portes de l’enseignement supérieur. D’où, la question de savoir si ces jeunes prisonniers pourront poursuivre leurs études supérieurs et espérer une meilleure insertion sociale après avoir purgé leurs peines.
«Malheureusement, dans notre pays, aucun des admis au baccalauréat depuis cinq promotions successives n’a déjà pu suivre les cours supérieurs. Ils ne bénéficient même pas des circonstances atténuantes afin d’avoir une liberté provisoire ou conditionnelle. Ils sont simplement abandonné à eux-mêmes. Il y a 2 à 3 ans, une jeune détenue avait obtenu son bac avec 12 de moyenne, une fois de plus, elle n’a pas pu bénéficier des études supérieures parce qu’il n’existe pas de dispositions pour permettre à ces jeunes d’étudier au-delà du bac », a déploré Lionel Ella Engonga, président de l’ONG SOS Prisonniers.
L’article 14 de l’arrêté 0018 portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires au Gabon dispose: «La personne détenue peut suivre des études scolaires et universitaires, avec le concours des professionnels des ministères en charge de l’Éducation nationale et l’éducation civique, ainsi que celui en charge de l’Enseignement supérieur dans les conditions compatibles avec les nécessités du maintien de l’ordre et de la sécurité. Elle est autorisée à disposer dans sa cellule du matériel didactique, des fournitures scolaires ainsi que des documents pédagogiques nécessaires. Elle peut recevoir les cours par correspondance avec l’autorisation du chef d’établissement».
Bien que la loi gabonaise l’autorise, son application n’est pas effective. Une question à laquelle les autorités gouvernementales devraient réfléchir, pour que l’accès à l’éducation au Gabon soit plus inclusive.
TYM/CBO/HUN
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