Libreville, 18 avril 2023 (AGP) – Le président de la Fédération gabonaise d’athlétisme (FGA), Anaclet Mathieu Taty a dressé le bilan de la cinquième édition du 10 kilomètres de Port-Gentil et la participation des athlètes gabonais, dont il a souhaité un meilleur encadrement dans la perspective de la prochaine édition.
Agence Gabonaise de Presse (AGP): Quelle appréciation faites vous au terme de la 5e édition du 10kilomètres de Port-Gentil?
Anaclet Mathieu Taty : «Cette 5eme édition du 10km de POG a suscité énormément d’engouement auprès de la population portgentillaise. C’est dire que cette activité prend de l’ampleur chaque année. Et cela ne peut que susciter un sentiment de satisfaction car le comité d’organisation a été au top comme d’habitude. Lorsqu’on assiste à ce genre de compétition il ne faut pas se voiler la face. Il y’ a deux compétitions dans une. Celle du plateau élite ou les professionnels s’opposent et celle des amateurs dans laquelle est logée notre équipe nationale. Personnellement du point de vue de la performance physique je n’ai pas été satisfait ni du côté des professionnels encore moins de celui des amateurs. Aucun record n’a été égalé ou battu. Rappelez vous que le 10km de POG est la course la plus rapide, pour cette édition Il y’a eu des abandons du côté professionnels et c’est la première fois que cela se produit. On attendait beaucoup de la prestation de Mo Farrah mais malheureusement nous sommes restés sur notre faim. En un mot l’engouement y était mais la performance physique était absente».
Comment jugez-vous la prestation des athlètes gabonais?
«Je ne peux pas imputer du tort à ces « Panthères ». Ce que ces jeunes ont vécu ressemble à l’histoire d’un élève qui prépare son baccalauréat. Il demande à son père de lui procurer les livres de maths, science physique et autres pour préparer son examen. Le papa demande à l enfant d’attendre. Au fur et à mesure que la date de l’examen approche, l’enfant renouvelle sa demande mais la réponse du père reste la même. Et c’est à la veille de l’examen que le père ramène tous les livres à la maison pour donner à son fils. L’enfant échoue à son examen. Peut-on en vouloir à cet enfant? Je ne peux donc pas juger la prestation de ces jeunes. Ils ont été courageux en puisant dans les réserves pour honorer les couleurs du Gabon».
Vous avez dit je vous cite : « prétendre faire de bons résultats nécessite au préalable une bonne préparation ». Est-ce à dire qu’avec une préparation adéquate, on peut espérer voir les athlètes gabonais suivre le train des coureurs professionnels ?
«Seule la préparation prépare à une compétition. Oui je l’ai dit et c’est bien vrai. Nous n’allons pas inventer la roue. Dans tous les sports, une équipe bien préparée a plus de chances de rendre une copie parfaite qu’une équipe mal préparée. Aujourd’hui nous avons un jeune judoka qui est numéro 1 mondial chez les Juniors ce n’est pas le fruit du hasard. Ce jeune est placé dans des meilleures conditions avec sa bourse pour athlète de haut niveau. Nous avons également Moulin Pierrick en athlétisme qui est championne de France sur 80 mètres et vice championne sur 200 mètres chez les Juniors une fois. C’est parce qu’elle s’entraîne dans de bonnes conditions. Nous avons toujours demandé à ce que nos athlètes bénéficient des conditions particulières au moins trois mois avant la compétition par exemple un stage d’immersion au Kenya, en Éthiopie ou au Maroc et après vous jugerez leur prestation. Tant que ces jeunes ne bénéficieront pas des conditions optimales d’entraînements, il ne faudrait pas s’attendre à des prestations XXL.
Je voudrai en outre adresser mes remerciements au Ministre en charge des sports pour avoir activer le dossier des bourses pour les athlètes de haut niveau car il faut le rappeler que depuis près de 4 ans ce dossier n’était plus d’actualité. Nous demandons sincèrement que l’État octroie au département en charge des sports un budget conséquent pour voir nos athlètes émerger. Sinon le ministre ne saurait quoi faire avec le peu que l’on met à sa disposition. Nous remercions aussi le DG de l’ONDSC qui partage toujours les beaux et mauvais moments avec nous. Il est toujours là pour nous accompagner. A Port-Gentil, ce dernier a sacrifié ses frais de mission pour les remettre aux athlètes afin de les encourager.
Nous gardons espoir, les choses s’améliorent un jour j’en suis sûr».
Propos recueillis par FE/FSS
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