Libreville, 1er avril 2023 (AGP) – En guerre contre l’Ukraine, certains sont surpris que la Russie, avec encore un mandat d’arrêt international contre son président, puisse diriger la présidence de l’organe exécutif des Nations unies.
Qualifié de « mauvaise blague » par l’Ukraine, selon la correspondante de RFI à New-York, Carrie Nooten, la Russie remplace à la tête de l’organe exécutif des Nations unies au Mozambique. Pour le mouvement citoyen Atlas, qui note que c’est un « drôle de poisson d’avril », s’afflige qu’un état comme la Russie en violation de la charte de l’ONU et des principes du droit international encombrant l’Ukraine ait l’autorisation de la présidence tournante du conseil de sécurité pour un mois.
«S’il y a 80 ans, l’Allemagne nazie avait présidé le Conseil de sécurité – bien qu’il n’existait pas à ce moment-là – j’espère que les gens n’auraient pas accepté ça, plaide Andrea Venzon, cofondateur du mouvement Atlas.
Si la Russie n’est pas encore aussi criminelle que l’Allemagne nazie, elle s’en rapproche. Elle est responsable de plus de 200 000 morts, 18 millions de personnes ont été déplacées… Il est maintenant clair que la Russie n’essaie pas de stopper cette guerre, donc la seule chose qu’on peut faire, c’est de prendre des mesures énergiques».
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov conduira à New York une assemblée du Conseil de sécurité de l’ONU en avril. «Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil sur « un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies ».
Une rencontre qui sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov», a affirmé à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova. Il devrait aussi présider une session de débats sur le Moyen-Orient, le 25 avril prochain.
Un appel au boycott et à des manifestions a été envoyé par Atlas cet après-midi à Londres et dans les capitales des membres du conseil de sécurité. Le «manque de réactivité» des diplomates, juge-t-il, Atlas. Mais surtout, il invite les diplomates de sept pays membres de boycotter les réunions. Un emblème fort, mais qui ne devrait pas être suivi : à New York, car les diplomates refusent de restreindre la capacité d’action du Conseil sur les autres dossiers. Ils assurent en revanche d’être vigilants et de bloquer toute entrave que la Russie pourrait imposer ce mois-ci.
«Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l’attention de ses tentatives pour justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent», a indiqué de son côté jeudi la porte-parole de l’exécutif américain, Karine Jean-Pierre.
À l’ONU, la Russie dit de son côté faire face à « l’Occident collectif », qui l’a mise au ban des nations mondiales depuis le lancement de son offensive militaire en Ukraine en février 2022.
LNL/FSS (source RFI)
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