Libreville, le 31 mars (AGP)- Le pétrolier danois Monjasa Reformer, sous pavillon libérien, tombé en embuscade le 25 mars dernier, dans le golfe de Guinée, a été identifié et secouru par la marine française au large des côtes de Sao Tomé-et-Principe.
Dans un communiqué de la compagnie Monjasa ce jeudi 30 mars, l’armateur danois informe que seule une moitié des seize membres d’équipage étaient encore à bord, à l’arrivée des militaires français. « Les pirates avaient déjà abandonné le navire et emmené une partie des membres de l’équipage avec eux« , a-t-il expliqué.
« Les autres membres de l’équipage retrouvés dans le bateau sont en bonne santé et dans un environnement sûr », ajoute le communiqué. Cependant, l’armateur n’a donné aucun détail, ni sur le nombre d’otages, ni sur leur nationalité.
Selon l’AFP, la société basée à Fredericia au Danemark n’a pas voulu donner plus de précisions. « Nos pensées vont aux membres d’équipage manquant encore à l’appel et à leurs familles, dans cette période stressante », a indiqué Monjasa. Ajoutant « travailler étroitement avec les autorités locales pour obtenir la libération et le retour des marins ».
Les autorités congolaises confirment que cette attaque a été perpétrée par trois pirates armés. Mais la mission franco-britannique MDAT-GOG (Maritime Domain Awareness for Trade Gulf of Guinea), par contre, parle de cinq pirates ayant commis cette attaque. Cependant, aucun dégât n’a été enregistré, ni sur le bateau, ni sur sa cargaison de carburant.
Le navire, long de 135 mètres, avait été attaqué le samedi 25 mars au soir, à environ 140 milles nautiques au large du port congolais de Pointe-Noire. Malheureusement, l’annonce de l’attaque n’a été faite par l’armateur que mardi, après trois jours sans nouvelle de l’équipage. Ce dernier a expliqué ce silence par le fait de s’être blotti dans une « citadelle » anti-pirates du navire, d’où il a perdu tout contact.
Depuis ces dernières années, le Golfe de Guinée est devenu le principal point noir de la piraterie mondiale, même si les attaques ont nettement diminué depuis près de deux ans. Selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center, seulement en 2022, une vingtaine d’accrochages y ont été recensés, contre 52 en 2021, et 115 en 2020. En revanche, l’organisme d’expertise en sûreté maritime basé à Brest en France, affirme que depuis le début de l’année 2023, deux attaques ont été rapportées dans la zone, dont la dernière date du 2 mars en cours.
In fine, l’affaire du Monjasa Reformer montre que « les problèmes de piraterie au large de la côte ouest de l’Afrique sont loin d’être résolus« , a estimé mardi dernier, l’Association danoise des armateurs.
L’organisation de marine marchande s’inquiète de voir les attaques repartir à la hausse, alors que les armées occidentales se concentrent sur l’Europe avec la guerre en Ukraine.
AGM/AL/LNL/FE (source RFI)
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