Libreville, 27 mars 2023 (AGP)-Dans la langue arabe, « as siyyaam » (le jeûne) signifie l’abstinence ou la rétention. Le jeûne du mois de Ramadan est le quatrième pilier de l’islam, consacré à l’abstinence, à l’adoration, au recueillement, à la lecture intensive du Livre d’Allah, accompagné de méditation. Le serviteur doit donc s’évertuer à œuvrer pieusement et s’éloigner des interdits et des péchés afin de tirer profit de cette occasion dont il ne sait s’il pourra l’accomplir à nouveau l’année d’après.
Le jeûne du mois béni de ramadan, dans la législation islamique, il s’agit de s’abstenir des choses qui le font rompre avec la présence de l’intention, et ce, depuis l’apparition de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Ce mois est une course aux bonnes œuvres, à la générosité et à la charité où la communauté musulmane entière est réunie depuis le jeudi 23 mars 2023, autour de l’observation de ce pilier de l’islam.
Celui-ci s’accompagne de pratiques liées aux autres piliers de l’islam, notamment les prières ou le pèlerinage à la Mecque. Ce mois est aussi le moment d’accomplir de bonnes œuvres qui, du fait d’être faites lors de cette période, acquièrent une valeur exceptionnelle, elles ont pour source la tradition prophétique. Faire la charité, accomplir les prières, la lecture du Coran, la « Umra » ou petit pèlerinage à la Mecque.
Le prophète Mohammed (PSDL) a dit : « Le mois de Ramadan vous est venu, c’est un mois béni qu’Allah vous a imposé de jeûner. Durant ce mois, les portes des cieux sont ouvertes, les portes de la géhenne sont fermées et les diables sont enchainés ».
Les conditions à réunir sont : Etre musulman, car les œuvres du mécréant n’ont aucune valeur et ne sont pas prises en considération. Être douée de raison car la personne démente ou inconsciente est incapable d’avoir une intention, or l’intention est une condition sine qua none pour la validité de n’importe quel acte que ce soit l’accomplissement du jeûne ou autre. Être pubère, car l’enfant, garçon ou fille impubère, n’est pas concerné par l’accomplissement de l’ensemble des obligations. Être résident, c’est-à-dire ne pas être en voyage car, le voyageur n’a pas l’obligation de jeûner, il a le libre choix de jeûner ou non. S’il ne jeûne pas, il devra rattraper les jours non jeûnés en dehors du mois de ramadan. Être en capacité physique d’effectuer le jeûne. Il y a deux types d’incapacité, une incapacité passagère, comme une maladie bénigne et une incapacité continuelle comme dans le cas d’une maladie chronique, telle le diabète ou la sénilité. Ne pas être frappé d’un empêchement au jeûne.
Cette catégorie, ne concerne que les femmes. Il s’agit de l’empêchement résultant de la venue des menstrues ou des lochies (saignements post-accouchement) car dans ces deux cas, il est aussi bien interdit à la femme de prier que de jeûner.
Toutefois, des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées, notamment le jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux etc.
» Ô les croyants ! On vous a prescrit as-Siyâm comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété, pendant un nombre déterminé de jours. Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu'(avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré, c’est pour lui; mais il est mieux pour vous de jeûner; si vous saviez ! « , sourate Al-Baqara (la Vache), versets 183-184.
Rappelons que le jeûne ne consiste pas seulement à s’abstenir de manger et de boire, il est également interdit aux croyants la calomnie, la jalousie, la tromperie, le mensonge, les injures et les insultes, la rancune etc. Donc, il est meilleur pour le croyant de réformer son cœur et préserver sa langue afin que son jeûne soit bénéfique pour lui auprès du Seigneur, tout en croyant et espérant sa récompense. C’est une opportunité dans la vie du musulman.
Comme disent certains savants, l’objectif derrière le jeûne est de retenir l’âme des désirs et l’empêcher de ces choses qui sont aimées. Et son but est de contrôler la force de l’âme pour qu’elle puisse être préparée à atteindre ce qu’il y a comme succès et joie pour l’âme.
« Car freiner l’âme de ce qu’elle aime et désire est parmi les choses les plus difficiles et les plus dures, son obligation a été retardée jusqu’à la moitié de l’islam (du temps du prophète), après l’exile (Hijra). Le jeûne est devenu obligatoire la 2ème année de l’exile. Quand le messager est mort, il avait jeûner neuf ramadans en tout « , a expliqué un savant musulman.
A cet effet, le jeûne a eu trois étapes. La première était son obligation avec le choix de jeûner ou de nourrir une personne indigente. Dans la 2ème, seul le jeûne était permis, mais la personne dormait avant de rompre son jeûne, on lui interdisait de manger et de boire jusqu’à la nuit suivante, ceci a été abrogé dans la 3ème étape. Et c’est l’étape sur laquelle la religion s’est établie jusqu’au Jour du jugement.
CBO/CEM-AGP
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