Libreville, le 2 février 2023 (AGP)-Organisée du 27 au 28 février 2023 à l’Assemblée nationale du Gabon, la conférence du Réseau des Parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REPAR-AC), élargie au Réseau des Alliances Parlementaires pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (RAPAC-SAN), s’est achevée sur une batterie de recommandations.
La « Déclaration de Libreville » qui en est issue, est un condensé de suggestions sur « la diplomatie parlementaire en faveur de la gestion durable des forêts et de l’agriculture écologique au service de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique centrale ».
À l’endroit des chefs d’Etat de la CEEAC, les Parlementaires ont suggéré de :
-Continuer à militer au plan international, en faveur d’une meilleure reconnaissance du Bassin du Congo comme principal poumon de la biosphère ;
-Finaliser l’institutionnalisation du mécanisme de financement durable de la CEEAC et de développement communautaire;
-Encourager l’entrée en vigueur de la Décision du 18 septembre 2020 portant interdiction d’exporter le bois sous forme de grumes ;
-Implémenter le Cadre Mondial post 2020 sur la Biodiversité ;
-Renforcer le plaidoyer en direction des pays du Nord pour le respect des engagements notamment financiers dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques ;
-Accélérer le processus d’élaboration et d’application des Plans nationaux d’affection des terres ;
-Accélérer le processus de création de nouvelles aires protégées, y compris transfrontalières et renforcer leur système de gestion en considérant la protection des Droits de l’homme ;
-Apporter un soutien politique, technique et logistique aux initiatives visant à sécuriser, à rétablir le Lac Tchad et à restaurer les paysages de la sous-région conformément aux engagements de l’AFR100;
-Développer dans les pays d’Afrique centrale des capacités endogènes leur permettant de mettre en place un mécanisme d’accès à la finance climatique ;
-Associer les Parlementaires et encourager la mise en place du Parlement de la Communauté en s’appuyant sur les Réseaux Interparlementaires existants ;
-Soutenir dans le cadre de la réforme de la CEEAC, l’affiliation du REPAR-AC au futur Parlement de la Communauté;
-Reconnaître le REPAR-AC et ses Sections nationales comme organisations d’utilité publique.
À l’endroit des Chambres parlementaires, les Parlementaires d’Afrique centrale ont proposé de :
-Renforcer et formaliser l’appui au fonctionnement du REPAR-AC et de ses Sections nationales ;
-Donner au REPAR-AC mandat d’appuyer les Parlements membres en matière de gestion durable des forêts et de l’environnement pour un meilleur rendement de l’action parlementaire dans ce domaine ;
-Veiller à associer et à intégrer les Collectivités territoriales à la gouvernance forestière de chacun des Etats en utilisant les moyens législatifs et réglementaires à leur disposition ;
-Renforcer les communautés en vue de permettre l’amélioration de l’accès à la finance climatique, notamment en associant les Parlements ;
À l’endroit de la Coordination Régionale du REPAR-AC, la Déclaration de Libreville a suggéré de :
-Engager des stratégies pour rendre opérationnelles toutes les Sections nationales ;
-Nouer des partenariats stratégiques pour un accroissement des ressources dédiées à la réalisation des activités ;
-Finaliser les actions visant le renforcement institutionnel du REPAR ;
-Organiser des rencontres parlementaires sur la diplomatie environnementale en liaison avec les Parlementaires des autres massifs forestiers tropicaux.
A l’endroit des Bailleurs de Fonds, des Partenaires au Développement et des autres parties prenantes, les participants ont proposé de :
-Renforcer le dispositif d’accompagnement des actions sous régionales en matière de conservation, de gestion durable des ressources forestières, de lutte contre les changements climatiques et de prise en compte des problématiques émergentes ;
-Soutenir la mise en place d’un Programme régional de développement de la diplomatie environnementale parlementaire ;
-Soutenir la mise en place d’un Programme d’appui au développement des textes et du droit de l’environnement et des ressources naturelles ;
-Soutenir l’élaboration des stratégies et des lois communautaires sur le développement rural ;
-Apporter au REPAR-AC les appuis nécessaires pour l’élaboration et la mise en œuvre des programmes parlementaires, notamment en matière de conservation de la biodiversité, de gestion durable des forêts, de lutte contre la désertification, de prévention des conflits Homme-Faune, de criminalité faunique, de lutte contre les changements climatiques et la promotion du One Health, de la foresterie urbaine, de l’agroforesterie…etc.
-Multiplier les activités de renforcement des capacités des Parlementaires en matière environnementale et forestière.
S’agissant du RAPAC-SAN, les Présidents des Alliances Parlementaires de la sous-région préconisent de :
-Poursuivre et intensifier le partenariat avec les organisations du Système des Nations Unies, dont la FAO, les organisations sous-régionales, notamment la CEEAC, en vue d’accompagner les Etats de la sous-région à atteindre les objectifs et respecter les engagements internationaux ici rappelés ;
-Instaurer un dialogue tripartite, gouvernement, parlement et les partenaires techniques et financiers pour faire l’évaluation des politiques publiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
-Mettre en place un Programme sous régional des Parlementaires sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
-Créer et dynamiser les synergies entre les Parlements de la sous-région, les membres du RAPAC-SAN, tout en développant des programmes de coopération à l’intention des parlementaires et des fonctionnaires parlementaires pour une meilleure vulgarisation et un partage efficient des bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles ;
-Accroître la collaboration avec les organisations de la société civile, les mouvements de jeunesse et les organisations féminines, en vue de développer des programmes conjoints et transversaux, afin d’une part, de rendre l’information relative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle plus accessible aux populations en général et aux couches les plus vulnérables en particulier, et d’autre part, de mener des actions ciblées ;
-Les Parlementaires du RAPAC-SAN invitent le nouveau Bureau à inscrire la sécurité alimentaire et nutritionnelle comme priorité dans l’agenda des grands rendez-vous internationaux.
CBM/FE/AGP
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