LIBREVILLE, 23 dec. (AGP)-L’orpaillage illégal a pris une grande ampleur au cours de ces dernières années au Gabon. Cette activité clandestine occasionne non seulement des pertes en vies humaines, mais également un gros manque à gagner pour les caisses de l’Etat.
Malgré les efforts consentis par les autorités pour contrôler le phénomène, il est difficile de stopper ce trafic, à en croire la multiplication des arrestations d’orpailleurs clandestins au cours des dernières années à travers le pays. Mais aussi, au regard des drames enregistrés dans les exploitations illégales de ce minerai devenu stratégique pour notre pays.
La récente tragédie des orpailleurs clandestins, morts dans le Moyen-Ogooué et précisément à Ndjolé, est une sonnette d’alarme de plus sur cette activité informelle.
En plus de ce drame où dix orpailleurs ont été ensevelis dans un éboulement, on peut également parler des exploitations illégales à l’est de Mitzic, sur le site du permis forestier de SOMIVAB, où 62 mineurs illégaux avaient été arrêtés avec 400 grammes d’or en mars 2020. Ou encore, l’arrestation des orpailleurs de plusieurs nationalités (Cameroun, Burkina, Mali, Tchad, Côte d’Ivoire et Bénin) au lieu-dit Ngama, situé à la périphérie des parcs nationaux de Minkébé et de l’Ivindo. Ils ont été interpellés par la CIAR, une unité spéciale de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN).
Le phénomène d’orpaillage illégal fait perdre des milliards de FCFA chaque année à l’Etat. L’Etat devrait multiplier les fouilles en forêt pour atténuer le fléau. A cet effet, le gouvernement devrait intensifier la lutte contre l’extraction illégale de l’or.
Ce traffic a connu son essor avec l’augmentation du prix de l’or. Il a atteint en 2021 des records historiques (franchissant la barre historique des 2000 $/once). Et même s’il a baissé depuis, il se négocie toujours à plus de 1 700 $ l’once. Dans ce contexte, le Gabon risque de devenir une cible de gains faciles pour des immigrés en provenance d’autres pays africains, au bénéfice des réseaux de contrebande.
L’Etat gabonais devrait donc continuer sa lutte contre le phénomène dans la lignée de sa volonté de se constituer une réserve stratégique d’or, pour plus de crédibilité sur les marchés extérieurs. Selon les données de la Société équatoriale des mines (SEM), la production aurifère gabonaise n’est que de 2 tonnes par an, dont une partie provient du traitement de l’or alluvial.
Il ne fait pas de doute que si l’exploitation artisanale et à petite échelle est régulée et que l’orpaillage clandestin est endigué, les volumes nationaux seront revus à la hausse. Ce qui impliquera des milliards de FCFA sauvés pour les caisses nationales. D’après un rapport publié en février 2020 par l’ONG The Sentry, les pays d’Afrique centrale et de l’Est continuent de perdre d’importantes sommes dans le trafic illégal et la contrebande de l’or.
A côté de la perte d’argent pour les caisses de l’Etat, il y’a également celui de la destruction de l’environnement. Car, cette exploitation détruit les forêts, pollue les rivières et les populations sont menacées de contamination.
TLAM/ANM/VEM/FE
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