Libreville, le 1er décembre 2022 (AGP)- La récente sortie de Bertrand Zibi Abeghe, au cours de laquelle il demandait pardon au peuple gabonais pour les mauvais actes commis dans le passé, dont certains au sein des Comités d’actions politiques (CAP) dans les années 1990, a suscité une levée de bouclier des « vrais » Capistes, lesquels ont tenu à rappeler l’esprit patriotique qui a toujours caractérisé ces cercles de réflexion politique.
Par « devoir de mémoire » et « nostalgie de la vérité« , trois anciens responsables des CAP ont tenu à repréciser les choses ce jeudi 1er décembre 2022, au cours d’un point de presse donné à Awax music school de Libreville, sis au quartier Louis. Il s’agit de Paskhal Nkoulou, ancien responsable du CAP au 3eme arrondissement de Libreville, aujourd’hui patron de Bloc démocratique populaire (BDP), de Jacques Massama, député du Parti démocratique gabonais (PDG) du 2eme siège du 2eme arrondissement de Libreville, ancien Capiste, et de Mathias Effa Bibang, ancien conseiller municipal de Minvoul, lui aussi Capiste dans les années 1990. Tous les trois ont retracé l’histoire, partant des bouleversements sociopolitiques qui ont conduit au retour du multipartisme au Gabon, pour en arriver à l’instauration des CAP en 1993, jusqu’à leur suspension en 1998.
« C’est dans un contexte d’apocalypse (lié aux évènements post-électoraux de 1993), que des jeunes rassemblés dans la tendance progressiste du PDG et conduit par leur leader, vont décider de créer sur la base du modèles des jeunesses socialistes en France, des Comités de mobilisation et d’actions politique (…) La mise en orbite des CAP se fera donc sur la base d’une volonté des Rénovateurs (tendance du PDG Ndlr) de reconquérir le Parti par la base, au travers une manoeuvre habilement construite, et qui reposait sur l’activisme militant et sur l’insertion des jeunes en quête d’emplois« , a expliqué Jacques Massala.
Le député PDG n’y est d’ailleurs pas allé par quatre chemins pour confirmer que Bertrand Zibi Abeghe n’a jamais fait partie des Capistes. Il était plutôt, a-t-il expliqué, un jeune qui gravitait ombrageusement autour du secrétaire général du PDG de l’époque, Jacques Adiahenot, aujourd’hui dans l’opposition.
« À la lumière de ces faits, et pour avoir été témoin et membre de la coordination des CAP, je peux donc affirmer sans réserve que Bertrand Zibi n’a jamais été Capiste et n’a donc jamais été sous la diligence de monsieur Ali Bongo« . S’il dit avoir commis des actes répréhensibles, ce n’était donc pas sous le label des CAP, ont tenu à préciser ces anciens responsables Capistes.
Paskhal Nkoulou a lui aussi appelé M. Zibi a éviter les amalgames. Affirmant que lui et les siens ont plutôt reçu une éducation sociale et républicaine au sein des CAP, laquelle a accompagné nombre d’entre eux jusqu’à occuper des hautes fonctions au sein de la République. Et de citer des dizaines d’anciens ministres, parlementaires et autres Commis de l’État passés par les fabriques des CAP.
FE/AGP
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