LIBREVILLE, 27 sept. (AGP) – Les experts en Droits de l’Homme ont pointé du doigt le Polisario en matière de violation du droit à la vie, lors du colloque international tenu à Genève le 22 septembre dernier, en marge de la 51ème session du Conseil des Droits de l’Homme, selon un document parvenu à l’AGP.
Ce colloque, axé sur le thème « violations du droit à la vie : le caractère systématique des exécutions arbitraires commises par le Polisario et la responsabilité du pays hôte », a mis en relief les crimes imprescriptibles commis par le Polisario, loin des radars. Des crimes qui s’apparentent à ceux perpétrés par les groupes terroristes opérant dans la région sahélo-saharienne.
Aicha Duihi, présidente de l’Observatoire IOPDHR-Genève, est revenue sur les rapports faisant état des violations systématiques commises à Tindouf par les forces algériennes et les milices du Polisario, rappelant, à cet égard, la nécessité de mettre un terme à l’impunité qui y règne et la nécessité de rendre justice aux victimes.
« La persistance du caractère systématique des tueries relève de la responsabilité du pays hôte qui n’a eu de cesse d’exploiter les milices du Polisario pour mettre en œuvre sa politique d’exportation de la violence, créant le chaos et perpétrant des crimes immondes, à l’image de GdeimIzik », a ajouté Mme Aicha Duihi.
Pour sa part, Me Lorenzo Penas Roldán, l’avocat au Barreau de Murcie, spécialiste des affaires de terrorisme et de la sécurité internationale, a focalisé son intervention sur la structure organisationnelle et juridique du Polisario, soulignant que ‘’le système judiciaire en vigueur dans les camps, qui n’est guère une justice indépendante, est dépourvu du principe de séparation des pouvoirs, et son organisation ressemble à une structure non judiciaire et non institutionnelle’’.
Revenant sur ce qu’il a définit comme étant « la structure institutionnelle autoritaire de l’organisation du Polisario », Me Roldan a déclaré que l’absence d’un cadre juridique clair régissant les camps de Tindouf est une situation exceptionnelle et inédite au regard du droit international. D’autant plus que le pseudo « gouvernement », n’est qu’un cadre autoritaire échappant à tout contrôle, et ce en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Me Roldan a rappelé la profonde inquiétude dont avait fait part le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, lors de la remise du quatrième rapport périodique de l’Algérie, en 2018. En effet, le Conseil avait exprimé, à l’époque, « sa vive inquiétude quant au transfert des pouvoirs de l’État algérien au Polisario ».
Pour sa part, la directrice de la Médiathèque de la ville de Dakhla qui fait partie du groupe d’enfants que le Polisario avait envoyé à Cuba, Mme MaghlahaDlimi, a témoigné en direct des violations dont elle a été victime, et que continuent de subir les séquestrés de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie
Mme. MaghlahaDlimi a évoqué les différents types de violations graves dont les résidents du camp sont victimes tout en exhortant la communauté internationale à « révéler les graves violations commises par le Polisario sous l’œil complice du régime algérien’’, appelant à rendre justice aux victimes et à faire pression sur l’Algérie qui, par la dévolution de ses responsabilités à un groupuscule séparatiste armé, n’a eu de cesse de violer la légalité internationale. Le Polisario a tenté de reconnaître partiellement ces violations, mais a été incapable de fournir une liste exhaustive de ses victimes, et son échec est dû à la poursuite de ces crimes similaires à ceux commis par les groupes terroristes, qui ont coûté la vie, non seulement aux séquestrés des camps, mais également à des citoyens espagnols et mauritaniens, faisant fi des appels de la communauté internationale », a-t-elle poursuivi.
L’avocat et activiste des droits de l’Homme, Me NaoufalBouamri, est lui revenu sur la « gestion criminelle » des camps ainsi que l’atrocité et la laideur des violations commises par le Polisario, qu’il a qualifié de ‘crimes contre l’humanité, que le directoire du Polisario tente, vainement, de cacher en prétendant avoir tourné la page des violations et en annonçant la création du soi-disant Conseil sahraoui des droits de l’Homme ».
« Ce pseudo Conseil n’est qu’un volet de la justice ne répondant guère aux normes de Paris, et loin d’être indépendante, encore moins impartiale, incapable de remplir sa mission de justice transitionnelle, notamment en matière de réparation des préjudices individuels et collectifs, d’écoute des victimes et les garanties de non répétition », a ajouté Me. Bouamri.
Le paneliste a souligné la responsabilité juridique et politique de l’Etat algérien, qui selon le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, est « un pays d’asile. Ce qui l’oblige à garantir de nombreux droits pour les résidents des camps, notamment, le droit à la libre circulation dont ne peuvent jouir les séquestrés de Tindouf ».
Me NaoufalBouamri a assuré que ‘’l’Algérie ne s’est pas contentée d’observer avec mépris ces violations, mais a commencé, elle-même, à commettre des meurtres odieux visant de jeunes orpailleurs, des contrebandiers ou encore des jeunes voulant échapper à la triste réalité des camps de Tindouf. Ce qui impose des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces crimes devant la Justice internationale, en particulier, la Cour Pénale Internationale’’.
Le directeur de l’Observatoire International de la Sécurité et expert des questions de terrorisme et de la sécurité, Chema Gil, a évoqué les accointances entre le Polisario et les organisations jihadistes. Il a rappelé l’assassinat par le Polisario d’une centaine de pêcheurs canariens dans les années 70 et 80, et dont les familles ont obtenu une reconnaissance en tant que victimes du terrorisme par le Gouvernement de Madrid.
‘’La communauté internationale ne peut plus rester à l’écart et doit résoudre ce problème en tenant compte de la menace que le Polisario peut faire peser sur la sécurité internationale’’, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que « les Nations-Unies ne peuvent invoquer le fait qu’elles ne connaissent pas la réalité de ces menaces et ne pourront justifier de ne prendre aucune mesure contre ces menaces, d’autant plus que l’Algérie menace, aujourd’hui, la paix et la sécurité dans la région en Afrique et en Europe ».
En conclusion, Chema Gil a indiqué que ‘’le Maroc affronte sérieusement ces menaces, dans le cadre de sa coopération avec la communauté internationale’’.
AGP/AK/FE
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