Après plusieurs renvois dûs à la politique de la chaise vide adoptée par sa défense, c’est finalement ce lundi 25 juillet que le procès de l’ancien porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni, a débuté à la Cour criminelle spéciale. Le verdict est attendu pour demain mardi.
Suspecté de détournements de fonds publics, complicité de détournement, concussion et blanchiment des capitaux, l’ancien porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni, était devant la Cour criminelle spéciale ce lundi 25 juillet, aux côtés de son ancienne trésorière, Sandy Tsame Obame. Après ce premier jour d’audience qui a eu son lot de révélations, le verdict de la Cour est attendu ce mardi 26 juillet.
Au cours de l’audience, Ike Ngouoni a été amené à s’expliquer sur les décaissements effectués du compte bancaire privé du président de la République, et sur une pléthore d’autres transactions injustifiées, pour un montant global de 7 milliards 200 millions de FCFA. Le ministère public et l’agence judiciaire de l’État qui l’accusent basent leurs poursuites sur le fait que l’argent qui alimentait ce compte du chef de l’État vient du contribuable, et donc émane de la trésorerie générale du pays. C’est en tout cas ce qu’a rappelé l’un des avocats de l’agence judiciaire de l’État, Me Moutsinga, au cours de son réquisitoire contre les accusés.
Des accusations qui restent à démontrer ce mardi 26 juillet, estime quant à elle la défense, qui ne semble pas prête à faiblir. L’un des avocats d’Ike Ngouoni, Me Carole Moussavou, lui a notamment demandé s’il avait reçu un rappel à l’ordre de son supérieur hiérarchique du fait de l’utilisation de cet argent. « Non« , répondra Ike Ngouoni.
Manifestement, plusieurs prestataires, y compris des responsables des médias privés, et mêmes certains membres du gouvernement, bénéficiaient du coffre fort géré par Ike Ngouoni Aïla, en sa qualité de chargé de la communication présidentielle. Conseiller spécial du président de la République par ailleurs, il affirme qu’il recevait des ordres de l’ancien directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga, incarcéré dans le cadre de la même opération anti-corruption dénommée Scorpion, laquelle a conduit plusieurs hauts cadres de l’administration gabonaise derrière les barreaux en 2019.
Lorsque le président de la Cour a posé la question de savoir si l’utilisation de ces fonds était justifiée, l’accusé a répondu : « il aurait fallu qu’on nous demande de justifier pour le faire« . Non sans indiquer que dans le budget de fonctionnement mis à sa disposition, un certain capitaine Nziengui gérait 50 millions de francs CFA. Précisant que ce sont des pratiques qu’il a trouvé en arrivant au poste de porte-parole de la présidence de la République.
Willy Arnauld NGUIMBI
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