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Arrestation d’étrangers détenteurs de passeports gabonais à Paris : l’ambassade du Gabon demande réparation 

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Près d’un mois après l’arrestation en France d’un gang de faussaires présentés comme des Gabonais, pour trafic de faux billets d’entrée au musée du Louvre, l’ambassadeur plénipotentiaire du Gabon en France dit avoir saisi les juridictions compétentes en tant que partie civile, pour demander réparation. A lire dans cette interview accordée à l’Agence gabonaise de presse (AGP)                                                                                                                                            AGP : Excellence, en mi-juin dernier, un gang de 14 personnes présentées comme des Gabonais a été arrêté pour trafic de faux billets d’entrée au musée du Louvre à Paris. Selon des sources policières en France, ces individus ne seraient pas des Gabonais, mais plutôt des Ouest-africains.  Etiez-vous informé ? si oui, pourquoi l’Ambassade du Gabon n’a–t-elle pas communiqué sur cette affaire qui a écornée l’image du Gabon ?

Liliane Massala :  Comme tout le monde, nous avons été informés de cette affaire sur les réseaux sociaux. Aussi, avant toute communication, nous fallait-il d’abord nous assurer de la crédibilité de ces informations, et surtout attendre la phase de vérifications opérées par les services compétents. Au regard du rapport qui nous a été fait, nous pouvons affirmer que les personnes appréhendées par la police française ne sont pas des Gabonaises mais plutôt des ressortissantes d’autres pays africains.

L’ambassade du Gabon peut-elle se constituer partie civile pour des poursuites judiciaires envers ces indélicats ?

Il me plaît de souligner que l’ambassade exerce un rôle diplomatique important pour le rayonnement du pays qu’il représente. A ce titre, il défend les intérêts de son pays, notamment quand son image est écornée.  Sur la base des éléments qui nous ont été fournis, l’ambassade a saisi les juridictions compétentes en tant que partie civile, notamment en sa qualité de représentant de l’Etat gabonais en France.  S’il est établi que la nationalité a été usurpée au préjudice de la nation gabonaise dont l’image a été écornée dans la presse, l’ambassade est fondée à se constituer partie civile pour demander réparation.  La nationalité gabonaise est usurpée, notamment pour la commission d’actes délictueux. C’est une atteinte grave à l’image, la réputation, l’honneur et la dignité des Gabonais pour lesquels l’ambassade a un devoir de protection et de défense des intérêts. C’est pourquoi elle se joindra à la procédure en qualité de partie civile pour laver le Gabon de tout soupçon et obtenir réparation du préjudice causé par les auteurs de cette infraction.

Visiblement, des passeports gabonais sont utilisés par des étrangers. Quelles sont les actions et les marges de manœuvre que l’ambassade pourrait mener   pour démanteler les réseaux de ressortissants étrangers détenteurs de ce sésame ?

Il faut noter que depuis le 5 juillet 2007, le Gabon et la France se sont accordés à se soutenir pour lutter contre la fraude documentaire, les migrations irrégulières et les activités criminelles connexes.  A ce titre, les services de l’ambassade et du consulat général consultent régulièrement les services compétents du ministère de l’intérieur gabonais qui sont détenteurs d’une large base de données de personnes, à chaque fois que besoin se fait sentir. Nos services sont mis en œuvre soit sur la base d’un doute survenu lors du traitement d’un dossier, soit à la demande de la partie française. Étant sur le territoire français, nous ne pouvons que saluer la promptitude des forces de sécurité qui ont su maîtriser ces indélicats. Cette franche collaboration avec les autorités françaises nous aide et permet, à terme, de réduire considérablement ces usages frauduleux et souvent abusifs de la nationalité gabonaise, conformément aux termes de l’accord relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au co-développement.

Y a-t-il des synergies entre l’ambassade du Gabon à Paris et le ministère de l’Intérieur en charge de la délivrance de ce précieux document, pour traquer les faussaires ?

Comme rappelé plus haut, l’ambassade est un démembrement de l’administration gabonaise à l’étranger. A cet égard, nous avons à Paris une antenne de la Documentation et de l’immigration qui est un des services du ministère de l’Intérieur. Cette présence au sein de l’ambassade prouve à suffisance qu’il y a véritablement une synergie entre ces différents services déconcentrés.

Valerie EZEME MBO

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