Le ministère de la Justice et le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) organisent du 14 au 16 juin 2022, le 3e séminaire annuel national des magistrats des juridictions pour enfants sur le thème : « L’entraide judiciaire en matière de lutte contre la traite des enfants au Gabon ». Le but est de permettre aux participants de mieux connaître les mécanismes d’entraide permettant d’obtenir, instruire et recueillir des preuves.
Prévenir et gérer les cas de violences, lutter contre l’exploitation, la violence des droits des migrants par les trafiquants et les passeurs aux frontières. Le Gabon via le ministère de la Justice veut mettre en place des mécanismes d’entraide judiciaire en matière de lutte contre la traite et la protection des enfants migrants au Gabon. C’est l’objet de la rencontre de haut niveau qui réunit pendant trois jours, dans un hôtel d’Owendo, les acteurs de la chaîne des juridictions pour enfants.
Ce séminaire de réflexion organisé dans le cadre des interventions de terrain avec l’Unicef a pour but de mieux connaître les mécanismes d’entraide permettant d’obtenir, instruire et recueillir des preuves.
Pour sa troisième assise annuel national, la cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le Secrétaire général du ministère de la Justice, François Mangari, représentant le ministre de la Justice, Erline Antonella Ndembet-Damas.
L’élimination de la traite des enfants est le fer de lance du gouvernement gabonais, car touché par ce fléau. « La traite des enfants est un phénomène criminel transnational qui compte parmi les activités criminelles les plus développées dans le monde et dont l’ampleur des profits ne cesse de croître« , a indiqué le secrétaire général. Après avoir souligné que « le Gabon est confronté, depuis des décennies, à une longue et active tradition de mobilité humaine, traduite par un vaste mouvement migratoire à la recherche d’opportunités socio-économiques ou d’un mieux-être« .
François Mangari a ainsi déploré qu’une partie de ces migrants soit composée de jeunes (fille/garçon) victimes de la traite à des fins d’exploitation domestique et/ou sexuelle.
Dans cette approche, il a rappelé les plans d’actions initiés par le gouvernement. Il a cité entre autres, l’engagement sur le plan international par la ratification, l’adhésion ou la signature d’un certain nombre d’instruments juridiques des Nations-Unies et de l’Union Africaine. Sur le plan national, le gouvernement s’est résolu à lutter contre toutes les formes de traite humaine, plus précisément des enfants, par la mise en place d’un Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) par décret n°00883/PR/MFPEPF du 17 novembre 2006 et la promulgation de plusieurs lois en République gabonaise en matière de protection de l’enfant.
Le représentant du ministre de la Justice a précisé que sur le plan pratique, avec l’indéfectible appui de l’Unicef, plusieurs séminaires et ateliers ont été organisés à l’intention des acteurs intervenant dans le cadre de la protection de l’enfant ou de la lutte contre la traite des enfants, dans l’objectif de renforcer la maîtrise et la pratique des outils juridiques nationaux, régionaux et internationaux.
Toutefois, le secrétaire général François Mangari a réitéré que malgré le dispositif juridique et opérationnel, le mécanisme de coopération interétatique entre le Gabon et les pays africains est à améliorer, selon le rapport du Bureau régional pour l’Afrique centrale et de l’Ouest de l’Unicef et les contrôles exercés sur le terrain.
Selon le représentant de l’Unicef pour le Gabon, Sao Tomé et Principe et la CEEAC, Dr Noel-Marie Zagre, « il apparaît clairement que l’élaboration des politiques et des interventions en faveur des victimes de traite, des réfugiés, des demandeurs d’asile et de ceux qui tombent sous le statut d’apatride est complexe, en particulier lorsqu’ils sont encore dans la catégorie des enfants« , a-t-il dit. Précisant que la prise en charge psycho-sociale d’un enfant migrant et ou victime de traite, la protection judiciaire de l’enfant des rues ou de l’enfant auteur de violences, est tout aussi complexe.
S’adressant aux participants sur leur engagement à porter secours aux frontières, dans les villages et les villes, aux enfants sans actes de naissance, aux enfants victimes de violences sexuelles, aux enfants exploités économiquement, sans discrimination de nationalité, d’ethnie ou de sexe, le représentant de l’Unicef a fait savoir que ce courage est à inscrire au rang de leur pratique du droit humanitaire.
Saisissant cette tribune, il a tenu à féliciter le gouvernement gabonais dans ses efforts continus dans la lutte contre ce fléau, tout en interpellant les parquets des enfants pour plus d’actions de terrain pour que les enfants bénéficient de leurs droits.
Chancelle BIKET ONANGA
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