Après une journée de confusion, des militaires ont annoncé ce lundi soir à la télévision nationale burkinabè la destitution du président Marc Christian Kaboré. Ils ont également annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement, ainsi que la fermeture des frontières et la mise en place d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin.
Au lendemain d’une mutinerie perpétrée dans plusieurs bases militaires du pays et de violents échanges de tirs dimanche soir à Ouagadougou, le porte-parole du du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo, a annoncé ce lundi soir à la télévision nationale burkinabè la destitution du président Marc Christian Kaboré, en raison de « l’incapacité manifeste » du pouvoir à enrayer les attaques terroristes.
Lisant un communiqué signé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du MPSR qui assure désormais le pouvoir, un capitaine a également annoncé la fermeture des frontières à compter de minuit, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, ainsi que la suspension de la Constitution. Ils se sont, par ailleurs, engagés au « retour à un ordre constitutionnel »dans « un délai raisonnable« .
La rumeur d’un potentiel coup d’Etat agitait le pays dès lundi matin, après la mutinerie de certains militaires dimanche, sur fond de colère face à l’impuissance des autorités à endiguer les violences dans un pays où les attaques terroristes ont fait plus de 2 000 morts et 1,5 million de personnes déplacées en six ans.Ce matin, des sources sécuritaires affirmaient que le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, avait été arrêté par les soldats mutins. En fin d’après-midi, le parti du président, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avait dénoncé une « tentative avortée d’assassinat » de M. Kaboré, affirmant que le Burkina « s’acheminait d’heure en heure vers un coup de force militaire« . Le MPP dénonçait également dans un communiqué « le saccage du domicile privé du chef de l’Etat » et « la tentative d’assassinat d’un ministre » sans en préciser le nom.
Samedi 22 janvier, des centaines de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale et dans plusieurs villes du pays, malgré l’interdiction des marches, pour dénoncer « l’incapacité » du président à gérer la crise sécuritaire.
DT
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