La commune de Libreville lance son  Novembre bleu

L’hôtel de ville de Libreville a procédé au lancement de la caravane Novembre bleu ce jeudi 2 décembre 2021 dans ses locaux. Une mobilisation qui se fera par une campagne de sensibilisation sur le cancer de la prostate et se déroulera au sein des mairies d’arrondissements de la commune.

La caravane se déroulera du 6 au 8 décembre prochain dans chaque marie d’arrondissement, avec pour but, la sensibilisation des agents sur la nécessité d’adhérer au dépistage du cancer de la prostate chez l’homme. Au Gabon, le cancer le plus fréquent est celui de la prostate, et la mairie de Libreville a décidé de proposer à ses administrés de participer à cet effort collectif qui passe par la sensibilisation des populations au sein des mairies d’arrondissement.

« Les cancers masculins sont de nos jours parmi les raisons de consultations médicales les plus fréquentes. Face à la montée fort préoccupante de ce fléau insidieux et dévastateur, les plus hautes autorités, en tête desquelles le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, ont dedié à la lutte contre les tumeurs de l’appareil de reproduction masculin, une campagne de sensibilisation et de dépistage intitulé Novembre bleu. Loin de procéder à un effet de mode, cette opération de conscientisation des masses qui intervient au lendemain de la campagne dénommée Octobre rose, vise trois objectifs. A savoir, lever les tabous, anticiper sur la maladie et adopter l’acceptation de la prise en charge médicale », a affirmé Issa Malam Salatou, 5eme adjoint au maire de Libreville. Tout en ajoutant : « Il nous faut surmonter des peurs inutiles, des fausses hontes et des préjugés sociologiques d’un autre âge qui nous maintiennent dangereusement dans les liens de l’ignorance. Toute personne bien portante peut s’avérer un malade qui s’ignore. Une tumeur très tôt dépistée a de fortes chances d’être maitrisée ».

Lors du lancement de cette caravane de sensibilisation, pour édifier les membres de l’hôtel de ville, le Dr Stephane Diop, cancérologue, a apporté des éclaircissements tout au long de son exposé sur le cancer de la prostate, en invitant les participants à se faire dépister : « la prostate est le premier cancer masculin au Gabon, contrairement aux pays occidentaux où il arrive deuxième après celui des poumons. C’est un cancer dont le premier facteur de risque est l’âge, à partir de 40 ans et plus. Le deuxième facteur de risque est génétique, et il y a bien d’autres facteurs. Actuellement nous sommes dans le remous. Avant on disait qu’avoir une forte activité sexuelle favorisait le cancer de la prostate. Et maintenant, ce n’est plus d’actualité parce qu’on constate qu’il y a des gens qui ont des cancers sans avoir une hyper activité sexuelle« , a expliqué le cancérologue. Il a poursuivi en disant qu' »il peut arriver que quelqu’un qui a une hypertrophie bénigne de la prostate, qui ait une tumeur de la prostate pas un cancer, mais cette tumeur de la prostate peut cancériser. Cela peut se transformer en cancer de la prostate après plusieurs années d’évolution, soit 15 ans à 20 ans. Voila pourquoi il est important de se faire dépister« .

Au regard des échanges enrichissants, à la phase des questions-réponses avec le docteur Stephane Diop, les préoccupations des participants portaient sur l’alimentation à adopter et le lien entre le nombre de rapport sexuel et la prostate, sur l’usage du viagra et sur le dysfonctionnement érectile. On pouvait lire du soulagement sur certains visages.

JD METOCKO-BAMBA