L’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), divulguée dimanche 3 octobre répertorie près de 50 politiciens et officiels africains issus de 18 pays comme étant détenteurs de sociétés offshore. Le traitement de cette information par une certaine presse cache-t-il un acharnement contre certains dirigeants de pays africains qui pratiquent de plus en plus le multilatéralisme et qui ne sont plus en odeur de sainteté avec leur ancien colonisateur ? La question a mérite d’être posée.
Après des révélations de l’enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur le fait que plusieurs responsables politiques de haut niveau avaient (partiellement) échappé à la fiscalité de leur pays, de nombreux dirigeants africains sont pointés du doigt avec acharnement. Certainement pour montrer la mauvaise gestion de ces derniers dans des affaires d’Etat de leurs pays respectifs.
Si l’évasion fiscale soulève des questions éthique et d’inégalité, sa pratique n’est pas forcément illégale. Elle le devient cependant lorsqu’il s’agit de détournements massifs, des blanchiment d’argent, entre autres. En effet, L’évasion fiscale repose souvent sur de subtils et complexes montages financiers qui flirtent avec les limites imposées par la loi pour dissimuler ses richesses ou payer moins d’impôts sans que les autres ne le sachent.
Le traitement de cette information par une certaine presse qui n’hésite pas à pointer du doigt les dirigeants africains cités dans cette affaire, au point d’en faire des principaux acteurs concernés, ou une affaire exclusivement africaine, tend vers d’autres objectifs de la part des anciens colons en mal de la pratique du multilatéralisme exercé par leurs anciennes colonies depuis près de vingt ans, esti C’est le cas de le dire avec l’exemple de la France. Ces révélations sont faites quelques jours avant la tenue du Sommet France-Afrique auquel aucun chef d’Etat africain n’a été invité.
« Le Sommet Afrique – France qui se tiendra le 8 octobre prochain à Montpellier sera d’un genre radicalement nouveau. Sans chefs d’Etat et sans autorités institutionnelles, il sera exclusivement consacré à la jeunesse d’Afrique et de France qui, chaque jour, bâtit l’avenir de la relation entre la France et le continent africain. Il a pour ambition de permettre d’envisager ensemble les perspectives et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation entre notre pays et le continent africain » peut-on lire sur le la page web de l’évènement.
Qu’est-ce qui justifie l’absence des dirigeants africains, pourtant décideurs et partenaires de la France à ce grand rendez-vous dont l’objectif est de définir les nouvelles perspectives de la coopération entre la France et ses anciennes colonies ? Les tensions diplomatiques entre la France et les pays du Maghreb, de même qu’avec le Mali, illustrent fort bien qu’Emmanuel Macron n’est plus en odeur de sainteté avec les dirigeants des anciennes colonies françaises, qui pour la plupart ont renforcé des liens de coopération avec la Russie et certains pays émergents. C’est dire combien de fois des sujets à scandale apparaissent le plus souvent dans un contexte de grands enjeux.
VEM
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