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RCA : Accusés d’abus sexuels, les casques bleus gabonais retirés par l’ONU

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Les casques bleus du contingent gabonais retirés de Bangui.

Le ministère gabonais de la Défense nationale a indiqué ce mercredi, que l’ONU a décidé du retrait des 450 Casques bleus gabonais en mission pour le maintien de paix en République Centrafricaine (RCA), après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels portés contre certains de ses éléments.

L’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé du retrait des 450 casques bleus gabonais de sa Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), après des accusations d’exploitation et d’abus sexuels, a annoncé ce mercredi 15 septembre 2021, le ministère gabonais de la Défense.

«Ces dernières semaines, des faits d’une particulière gravité, contraires à l’éthique militaire et à l’honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais numéro 6 et 7 (…) ont été rapportés», a réagi le ministère de la Défense nationale dans un communiqué lu à la télévision nationale ce 15 septembre.

«Suite aux nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement, les Nations unies ont décidé ce jour du retrait du contingent gabonais de la Minusca», et «une enquête a été ouverte par le Gabon», précise ledit communiqué.

«Le Gabon exige de son armée, sur comme en dehors de son territoire, un comportement irréprochable et exemplaire. Ceux qui contreviennent à cette exigence en subissent les conséquences», relève en outre le ministère gabonais de la Défense, qui a également rappelé que «depuis 25 ans et sans interruption, le Gabon a marqué son attachement à accompagner la République sœur de Centrafrique dans sa quête de paix, de sécurité et de stabilité». 

Conséquence, conclut le ministère dans son communiqué : «en attendant les conclusions de l’enquête, le bataillon gabonais est rappelé». 

En guise de réactions dans l’opinion gabonaise, lalibreville.com, un média en ligne proche de la Présidence indique que : «(…) des missions du type de celle de la MINUSCA coûtent chères aux pays qui y participent. De l’ordre de plusieurs centaines de milliards de francs CFA par an. En faire l’économie alors que la crise de la Covid-19 n’est pas encore tout à fait passée n’est probablement pas vu d’un mauvais œil du côté de Libreville. Ce qu’avoue à demi-mot un haut-gradé gabonais en lâchant cette formule «à toute chose, malheur est bon».

Herman N., un fonctionnaire gabonais pense en outre que «ce n’est pas la première fois que les soldats en mission en RCA sont au cœur d’un scandale sexuel. Pour le cas de ces casques bleus gabonais, attendons les conclusions de l’enquête pour être sûre que les faits reprochés sont avérés. Si tel est le cas, nous espérons des sanctions de la part de la hiérarchie  militaire». 

Les accusations de crimes et délits sexuels contre les casques bleus sont récurrentes en République Centrafricaine. Certains contingents ont été retirés par le passé, mais aucune enquête n’a abouti à des condamnations à ce jour, du moins publiquement. Depuis 2010, les Nations unies ont recensé 822 accusations d’exploitation et abus sexuels visant son personnel, dans le cadre d’opérations de maintien de la paix.

 

 

Valerie EZEME MBO

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