Lors d’un point de presse organisé ce mardi 10 août, la centrale syndicale Dynamique unitaire (DU) a dressé un bilan mitigé,après son passage dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Un périple au cours duquel les syndicalistes ont sensibilisé les travailleurs et les retraités sur la situation sociale délétère au Gabon.
Quatre départements de l’Ogooué Ivindo ont reçu la délégation de Dynamique unitaire (DU) pendant plusieurs jours. Il y a quelques semaines, la centrale syndicale a entrepris une tournée qui avait pour objectif de sensibiliser les travailleurs et les retraités de cette localité sur les problématiques professionnelles de l’heure.
Les syndicalistes ont d’abord félicité la forte mobilisation des travailleurs lors des assemblées générales organisées à cet effet.
Au cours de cette tournée, les échanges ont porté, d’une part, sur la dette de l’Etat à travers le gel des régularisations des situations administratives dans la Fonction publique, le non arrimage de la pension retraite au Nouveau système de rémunération dans la Fonction publique, et les arriérés de plus de 120 milliards de francs CFA au titre des cotisations CNSS non reversées pour la main-d’œuvre non permanente (MONP) et les agents des collectivités locales. Et d’autre part, DU a évoqué ce qu’elle a appelé « les dérives esclavagistes » contenues dans le nouveau Code du travail. Lesquelles mettent fin à la sécurité de l’emploi, par la possibilité pour le patronat de recourir sans limitation à des contrats de prestation ou autres types de CDD précaires, et qui excluent la MONP, en faisant d’elle une main-d’œuvre sans droit.
A cet effet, DU a, à son regret, constaté durant cette tournée la généralisation illégale des contrats de travail précaires dans le secteur bois, avec la complicité passive des autorités administratives de la province, selon elle.
Pour preuve, dans le département de La Lopé, 3 000 salariés, dont plus de 90% sont sans contrats de travail ou avec des contrats précaires, sans ou fictivement immatriculés à la CNSS, sont employés dans 15 compagnies du secteur bois, fait remarquer DU.
« Si l’Etat veut le bien-être de ces travailleurs et renflouer par le même fait les caisses de la CNSS, le secteur bois est le plus indiqué pour y déployer la justice, les inspecteurs du travail et les brigades de la CNSS« , a suggéré DU par la voix de son président, Jean-Rémy Yama.
Au sujet de la vaccination contre la Covid-19 au bord de l’obligatoire pour nombre de patrons d’entreprises, le regroupement syndical rappelle qu’aucune base légale et étude scientifique ne garantissent l’efficacité imparable du vaccin, et que le patronat et l’administration publique, à l’instar de la direction du Laboratoire Gahouma, et du ministère des Eaux et forêts, ne devraient pas imposer le vaccin à leurs travailleurs avec des menaces sur leur emploi. Pour cause, au Gabon la Constitution dispose à son article 1er, alinéa 3, que « la liberté d’aller et venir à l’intérieur du territoire de la République gabonaise, d’en sortir et d’y revenir, est garantie à tous les citoyens gabonais, sous réserve du respect de l’ordre public », réitère le collectif.
Par ce point de point de presse, DU a tenu à mettre en garde le gouvernement et le patronat contre toute obligation vaccinale. Laquelle attitude s’assimilerait « à la haute sorcellerie« .
Jean-Rémy Yama a annoncé avant de clore ses propos, le lancement d’une « journée nationale contre la maltraitance du retraité » à partir du vendredi 19 novembre 2021 à Libreville et dans toutes les capitales provinciales et départementales. Les modalités de son déroulement seront communiquées ultérieurement, a-t-il laissé entendre.
TYM
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