Le président de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), Pierre Alain Mounguengui, a tenu une conférence de presse ce jeudi à Owendo pour apporter quelques éclairages et clarifications au sujet de la distribution de la deuxième tranche de l’aide Covid-19 de la Fédération Internationale de Football et Associations (FIFA), en réponse à certaines allégations et autres mouvements de contestations nés autour de cette manne financière.
Comme à son habitude, c’est un Pierre Alain Mounguengui assez méthodique et pragmatique qui s’est longuement exprimé sur ce énième épisode de la série dénommée: «le football gabonais et ses incroyables polémiques inutiles». Après le précédent épisode toujours sur cette même manne financière de la FIFA, dont certaines langues avaient prétendu à des détournements de l’ordre de 28 millions de F CFA par ceux censés la gérer, sans en avoir apporté des preuves formelles, voilà que le bureau exécutif de la Fégafoot doit à nouveau sortir les camions à eau pour éteindre ou du moins circonscrire un incendie dont les principaux auteurs sembleraient être connus de tous, aujourd’hui.
Arrivée dans les comptes de la Fédération gabonaise de football à la fin du mois de février, la deuxième tranche de l’aide de la Fifa à l’endroit des différentes fédérations nationales fait, comme sa devancière, l’objet d’un bras de fer qui en principe ne devrait jamais avoir lieu, entre l’institution qui en assure sa redistribution, notamment la Fégafoot, et certains ayants-droits, réunis au sein de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG). Et s’il est bien vrai que la distribution de cet argent ait connu un léger retard à l’allumage, du fait de l’absence hors du pays du président de la Fégafoot, testé positif au Covid-19 en Angola le 29 mars dernier, et donc placé en quarantaine, il faut surtout dire que cette nouvelle «brouille» entre la Fégafoot et l’ANFPG a pour principale origine : le nouveau mode de distribution choisi par le premier organe cité.
La Fégafoot, dans son souci de venir en aide au football gabonais dans toute sa globalité, a décidé d’élargir la liste des bénéficiaires. Un choix que ne semble pas embrasser l’ANFPG que dirige Remy Ebanega, qui de son côté souhaitait que l’on s’en tienne au même mode de distribution que lors de la première tranche. A savoir un montant bien défini pour ce qui concernait l’aide de la Fifa et un autre pour l’épurement de la dette due aux joueurs de D1 et D2. D’où ces inscriptions «respectez vos engagements» qu’on a bien pu lire sur les banderoles portées par certains joueurs lors du mouvement d’humeur de ces derniers, le mercredi 21 avril écoulé au siège de la Fégafoot.
Mais pour Pierre Alain Mounguengui, la spécificité dans laquelle se trouvent actuellement le football gabonais et ses acteurs durant cette difficile période de crise sanitaire, ajoutée à la crise économique que traverse le pays, nécessitait une autre approche. Et donc une autre manière de procéder. Rappelant tout de même au passage à ses «détracteurs» et autres «frondeurs», que «l’aide Covid-19 de la Fifa n’était pas un argent destiné aux joueurs», a-t-il taclé. C’est dans cet esprit d’ouverture, que l’on a appris de celui qu’on appelle aussi PAM dans le milieu, que certains anciens présidents de la Fégafoot, internationaux tant arbitres que joueurs avaient été ajoutés dans la liste des bénéficiaires.
C’est les cas par exemple de Jean-Fidèle Diramba, Ebane Abessolo ou encore Merlin Tandjigora. Il en est de même pour des footballeurs et autres dirigeants, actuellement malades ou en difficulté sur le plan social. A la suite de ces aides, la Fégafoot entend également mettre à profit une partie de cet argent dans la construction d’une boutique dédiée à la vente des maillots et autres gadgets dédiés aux sélections nationales. En s’appuyant sur l’article 2, du règlement de l’aide Fifa qui autorise, en effet, les fédérations nationales à utiliser cette manne financière dans le cadre de la poursuite des projets, Foreward.
Fusher Edzang
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