Depuis quelques semaines déjà, la sensibilisation à la Covid-19 s'est intensifiée dans la province du Woleu-Ntem (Nord) et particulièrement à Oyem et Bitam, grâce notamment à l'implication des forces de défense et de sécurité.
Depuis quelques temps, les forces de défense et de sécurité se sont ajoutées au personnel qui sensibilise contre la Covid-19 au Woleu-Ntem. L'enjeu pour ces dernières, c'est de faire passer le message du gouvernement relayé au niveau local par le gouverneur de la province, Jules Djeki, lequel a récemment parcouru quatre des cinq départements de la province à cet effet.
Il s'agit de faire comprendre aux populations le caractère impératif du respect des mesures barrières, seul gage de victoire contre la pandémie qui frappe le monde en l'absence d'un vaccin. Depuis la résurgence d’un variant de la Covid-19 en Europe en effet, et l'augmentation des cas positifs dans notre pays, la menace est prise très au sérieux par les autorités locales, quand on sait que la province est frontalière à deux autres pays, en plus d’être relativement épargnée jusqu'ici.
Aussi la récente mini-tournée de la première autorité provinciale avait-elle pour mot d'ordre la nécessité de renforcer la sensibilisation, à tous les échelons, aux fins de faire respecter les mesures barrière à tous. Après son passage, les lignes bougent manifestement à ce niveau, d'autant que les forces de défense et de sécurité ont pris le relais.
A Oyem, l'armée et la gendarmerie ont été mises à contribution afin de sensibiliser les populations, puis de veiller au respect des mesures barrières, particulièrement le port du masque dans tous les espaces publics.
Par leur approche qui privilégie la pédagogie et le tact, les militaires et les gendarmes remplissent à merveille leur mission, serait-on tenté de dire. A Oyem, il n'est plus possible de rentrer dans une maison de commerce (Supérette, Alimentation générale, épicerie, etc.) si l'on ne porte pas un masque, au risque d’être fermement ramené à l'ordre par le tenancier. Ici, ont peut affirmer que les heurts entre agents et populations sont inexistants.
A Bitam en revanche, où les autorités ont commis les agents des forces de police à la tâche, il nous a été permis de noter que les frictions et autres altercations entre ceux-ci et les populations sont récurrentes. D'autant qu'il s'agit de la très controversée Police Judiciaire (PJ) synonyme, pour les bitamois, de racket, corruption et intimidation.
Au mois de janvier dernier, lors de la période de fêtes de fin d'année, après une rafle injustifiée à l'intérieur d'un bistrot familiale où s'étaient enfermés quelques jeunes gens, il aura fallu l'intervention d'un officier, exaspéré par l'attitude de ses éléments, afin que les personnes interpellées par abus de pouvoir et à qui il était exigé de l'argent, soient relâchées. Et Il ne s'agit nullement d'un cas isolé.
Autre attitude qui heurte les consciences ici : alors que dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le Maire de la commune a formellement fait interdiction aux tenanciers de bars, des camerounaises pour la plupart, de servir ouvertement de l'alcool aux clients, cette mesure est foulée aux pieds par les agents.
En effet, après leurs tournées quotidiennes des « popotes » et usant du trafic d'influence, ces agents s'installent dans le bar pour consommer, sans vergogne, de grandes quantités de bière, notamment.
A Bitam, il importe de le noter, la sensibilisation sur le respect des mesures barrières liées à la Covid-19 n'est point considérée par les policiers comme leur mission principale, loin s'en faut.
Résultat: C'est un sentiment de ras-le-bol général qui prévaut au sein de la population, tel qu'il ressort des nombreux témoignages recueillis ça et là. A cette allure, un drame est vite arrivé.
Ernest Mvie Mendame
Commentaires