LIBREVILLE, 09 décembre, 2025 (AGP) – L’ancien chroniqueur sportif et grande “voix” de Radio Gabon et de la RTG, Marc Élie Biyoghe s’est éteint vendredi 5 décembre dernier, à Libreville. Retour sur les traces de ce journaliste passionné qui aura marqué son époque.
« Je ne sais pas à quel stade faut-il comparer ce stade de Bujumbura, même pas au stade de Ndjolé ! « Je me demande ce qui arrive à cet arbitre éthiopien, est-ce parce que la famine règne en Ethiopie, qui fait qu’il prenne systématiquement des décisions contre nous ? ». Ce sont là quelques mémorables saillies, il y en a bien d’autres, de Marc-Elie Biyoghe qui vient de nous quitter. Voilà pourquoi on l’appelait « le Patriote », tant il cherchait, à travers ses reportages, à défendre l’honneur et la réputation de son pays, le Gabon, qu’il aimait plus que tout. A travers le timbre de sa voix, on savait d’avance que l’équipe gabonaise était menée au score ou pas. A la limite, il pleurait au micro !
Grand chroniqueur sportif à Radio Gabon, il aura marqué son époque. Il avait son style, à lui, où l’émotion le disputait avec la rigueur professionnelle et la froideur devant les faits. Il avait cette magie de transporter ses auditeurs dans les différents stades qu’il a arpentés, pour en faire des témoins virtuels, à même de le croire sans modération, ni esprit critique. Et c’est là, le revers de la médaille. Car les auditeurs emportés par la passion qui agit souvent, comme une « eau qui rompt la digue », se lancent dans la casse et, parfois, la chasse à l’homme. On a encore, en mémoire, cette funeste affaire survenue en 1981 à Douala au Cameroun, entre l’Union de Douala et le FC 105 du Gabon. Ce fut une tragédie, avec à la clé des incidents diplomatiques entre les deux pays. Une histoire qui contraste avec celle vécue au Bénin le 25 juillet 1993. Après la victoire du Gabon, signe de qualification pour la Can 1994, le stade fut envahi. Marc Elie, plus mesuré et prudent, à la fois, dira : « Voyez vous-mêmes, ce qu’il se passe ici ».
On l’aimait bien, Marc Elie Biyoghe, parce qu’il n’avait pas la langue dans poche. Il parlait vrai, parfois avec beaucoup de passion ; ce qui prouve d’ailleurs qu’il aimait son métier. Lui et André Ofounda, un autre grand chroniqueur, ont fait les beaux jours de la presse sportive gabonaise. Qu’il repose en paix auprès de ses ancêtres !
JNA/FE/WM/AGP












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