Gabon/Protection de l’enfance : la Fondation Ma Bannière présente ses actions au Dr Najat Maalla M’jid

LIBREVILLE, 4 décembre 2025 (AGP) – En visite à Libreville, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la protection de l’enfance, Dr Najat Maalla M’jid, a été reçue mardi 2 décembre à la Fondation Ma Bannière. Cette rencontre a permis à l’organisation de présenter ses actions en matière de protection infantile, en présence de la Première dame du Gabon, Zita Oligui Nguema, fondatrice de ladite structure, de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que de responsables de centres d’accueil et de professionnels des droits, a constaté l’AGP.

« La violence envers les enfants est une réalité qui touche toutes les sociétés ; elle prend des formes multiples, visibles et silencieuses. Elle appelle toujours à plus d’écoute, plus d’interprétation et plus d’intelligence», a déclaré Zita Oligui Nguema, soulignant l’importance d’un engagement partagé. « Nous avançons aux côtés de celles et ceux qui portent cette mission quotidienne… Notre rôle est de créer des ponts, de soutenir ce qui existe et d’accompagner la sensibilisation. »

Pour Dr Najat Maalla M’jid, la protection et le bien-être de l’enfant relèvent de l’ensemble des services publics. « Si un service dysfonctionne, tout le reste dysfonctionne », a-t-elle averti, rappelant que la protection des mineurs implique la justice, les forces de sécurité, les services sociaux, l’éducation et bien d’autres acteurs. Selon elle, l’enjeu dépasse la simple coordination : «Chaque intervenant doit rendre compte de ce qu’il fait, sinon on n’y arrivera jamais. »

Préoccupée par la hausse des violences, notamment dans les milieux éducatifs, elle a dénoncé les justifications souvent avancées. « On ne peut pas justifier cela par des traditions ou des coutumes. Je ne supporte pas qu’on justifie tout par la pauvreté », a-t-elle insisté. Elle a également alerté sur les défis contemporains : « On ne peut plus éduquer sans inclure la protection en ligne. » Sur la détention des mineurs, elle a été catégorique : « Je suis contre, mais alors vraiment contre l’emprisonnement des enfants. Ce qui est essentiel, c’est d’investir dans l’accompagnement. »

Une table ronde réunissant magistrats, responsables communautaires et acteurs de terrain a permis de présenter à l’émissaire onusienne les mécanismes de protection des mineurs au Gabon, ainsi que plusieurs recommandations. L’ancienne procureure Sidonie Flore Ouwé a notamment plaidé pour «des programmes de sensibilisation communautaire» et pour la promotion de l’éducation parentale, estimant que « certains parents ne connaissent plus leur rôle vis-à-vis de leurs enfants ».

La Première dame a, pour sa part, estimé que la visite de Dr Maalla M’jid «apporte un encouragement précieux», valorise les efforts engagés et ouvre de nouvelles perspectives pour le renforcement des dispositifs de protection.

JM/FSS/AGP