LIBREVILLE, 26 novembre 2025 (AGP) – La réunion tenue vendredi 21 novembre dernier entre la Ligue nationale de football professionnel (Linafp) et les clubs de D1 et D2 n’a finalement apporté aucune garantie quant au lancement imminent des championnats d’élite. Aucun mécanisme n’a non plus été arrêté pour éviter les longues trêves qui fragilisent le football gabonais ou pour diversifier les sources de financement en dehors de l’État, constate le Service des sports de l’Agence Gabonaise de Presse.
La rencontre a plutôt révélé une divergence persistante entre les présidents de l’Association des clubs de D1 et D2, Landry Joseph Nkeyi, et celui de la Linafp, Brice Mbika Ndjambou. Les clubs fixent au 15 décembre 2025 la date butoir pour le démarrage du National-Foot, tandis que la Linafp évoque les 19 ou 24 janvier 2026, soit après la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) prévue au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Présentée comme « stratégique », cette réunion laisse finalement planer le doute sur son utilité réelle. S’agissait-il de définir une feuille de route, ou de trouver un moyen de pousser l’État à financer une fois de plus la compétition ?
Le football national reste enlisé, entre conflits d’intérêts, manque d’ambition de certains dirigeants, immobilisme de la Linafp et influences politiques. La majorité des clubs, dirigés par des personnalités réticentes à moderniser leur structure ou à rechercher des sponsors, peinent à se professionnaliser.
L’absence prolongée de championnat constitue par ailleurs un handicap majeur : pour les joueurs susceptibles d’être appelés en sélection, pour les clubs engagés sur la scène continentale, et même pour les Panthères du Gabon qui éprouvent des difficultés à constituer une défense compétitive et à trouver des gardiens performants.
Le rappel historique est saisissant. Le 10 décembre 2011, les Panthères U23 remportaient à Marrakech la Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie et validaient leur qualification pour les Jeux olympiques de Londres 2012. Cette équipe, composée à plus de 90 % de joueurs locaux, incarnait alors la vitalité du National-Foot. Depuis, le championnat peine à se déployer régulièrement, oscillant entre saisons tronquées et périodes blanches, condamnant des générations entières de joueurs à l’incertitude et au découragement.
Face à ce constat, la question d’une réforme en profondeur de la gouvernance du football gabonais, aujourd’hui en panne d’idées et d’efficacité, apparaît plus que jamais nécessaire.
JNA/FE/FSS/AGP











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