Gabon/Journées portes ouvertes de l’Artisanat : un plaidoyer pour la valorisation des métiers manuels au Gabon

LIBREVILLE, 24 octobre 2025 (AGP) – La secrétaire générale du ministère du Tourisme, Liliane Ngari, a présidé ce vendredi, la cérémonie de clôture des Journées Portes Ouvertes de l’Artisanat organisées du 23 au 24 octobre à la Chambre nationale des métiers de l’artisanat du Gabon (CNMAG), a constaté l’Agence Gabonaise de Presse.

Placée sous le thème : « Valorisation des 356 métiers de l’artisanat à l’orée de la 5ᵉ République », cette première édition a rassemblé les responsables de la CNMAG, les acteurs du secteur, ainsi que plusieurs partenaires institutionnels, dont le PNPE, l’ANPI et diverses structures d’appui.

L’objectif affiché était clair : inciter les jeunes et les demandeurs d’emploi à considérer l’artisanat comme un levier stratégique de développement et de création d’emplois. En cohérence avec son thème, l’événement a mis en lumière le rôle structurant de l’artisanat dans la croissance économique et le développement local.

Dans son allocution, Liliane Ngari a salué l’engagement des artisans gabonais :
“Durant ces deux jours, nous avons pu exprimer le savoir-faire, la passion et le génie créateur de nos artisans. Nous avons échangé, appris, partagé et surtout créé des ponts entre nos jeunes en quête de formation et les maîtres d’apprentissage, entre les entrepreneurs et les institutions d’accompagnement, entre les traditions et les innovations.”

Elle a également rappelé l’importance stratégique du secteur. ” Loin d’être marginal, l’artisanat constitue un levier essentiel du développement économique, social et culturel de notre pays. Mais pour cela, il faut mieux connaître ses acteurs, ses potentialités et mesurer son impact réel sur l’économie nationale.”

Les deux journées ont été ponctuées de témoignages d’artisans et d’entrepreneurs venus partager leurs parcours. Peintres, couturiers, sculpteurs, graphistes ou commerçants ont mis en lumière la richesse et la diversité d’un secteur longtemps sous-estimé, mais porteur d’identité et de créativité. Les œuvres exposées – tableaux, objets décoratifs, tenues traditionnelles – ont reflété la vitalité du patrimoine culturel et économique gabonais.

Intervenant à son tour, la directrice générale de la CNMAG, Rachel Ebaneth, présenté des données illustrant le potentiel économique de l’artisanat selon les filières. Elle a souligné que l’initiative visait aussi à recueillir des témoignages inspirants pour les jeunes en quête d’emploi, de formation ou de projet professionnel. La CNMAG a réaffirmé son engagement pour la structuration et la professionnalisation du secteur, en se positionnant comme un espace de dialogue entre artisans, institutions et partenaires techniques.

Prenant l’exemple des créateurs de robes de mariage, Mme Ebaneth a montré comment certains artisans, grâce à une gestion rigoureuse des coûts et à la qualité des matériaux, parviennent à réaliser d’excellents chiffres d’affaires, malgré les contraintes fiscales et l’absence de subventions.

Cependant, plusieurs participants ont pointé les obstacles structurels qui freinent encore le développement du secteur. ” La grande difficulté, c’est d’abord au niveau des conditions d’exercice. Dès qu’un jeune ouvre une structure, il est immédiatement confronté à une multitude de taxes. Cela décourage l’entrepreneuriat “, a déploré le styliste gabonais Chouchou Lazare.

Dans cette dynamique, Brigitte Ntsame, formatrice dans une école locale, a appelé à une multiplication de ce type d’événements : “L’État devrait initier davantage ce genre de rencontres pour sensibiliser les plus jeunes aux métiers de l’artisanat. “

LNL/CBM/WM/AGP