LIBREVILLE, 05 octobre 2025 (AGP) – Les scrutins législatif et local du 27 septembre dernier ont incontestablement marqué les esprits. D’un camp comme de l’autre, les réactions se multiplient. Après les déclarations de l’Autorité du contrôle des élections et du référendum (ACER), de plusieurs acteurs politiques et de citoyens, le gouvernement, réuni le 3 octobre autour du vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, s’est également exprimé sur le déroulement de ces élections jumelées. Décryptage.
Engagés pour la plupart dans ces scrutins, les membres du gouvernement ont reconnu avoir été, à tort ou à raison, témoins ou victimes de certains comportements dénoncés le jour du vote. Le conseil de cabinet de vendredi dernier a ainsi servi de cadre pour dresser un constat lucide des agissements ayant entaché la sincérité du processus électoral.
En attendant les conclusions des experts chargés d’évaluer le déroulement du scrutin, le gouvernement envisage d’amorcer une véritable transformation de la culture électorale au Gabon. « Notre pays sort de très loin. Il existe une façon de faire les élections qui ne date pas d’aujourd’hui. Nous sommes en marche vers une transformation, mais il reste encore des mentalités à faire évoluer», a déclaré la porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong.
Les atteintes aux principes démocratiques — tels que l’achat des consciences, le transport abusif des électeurs ou encore la délivrance non conforme de procurations — ne remettront pas en cause, selon elle, la détermination du gouvernement à œuvrer pour une démocratie véritable. Pour y parvenir, l’exécutif entend miser sur la formation, la sensibilisation et la prise de dispositions légales visant à endiguer ces pratiques.
Reconnaissant qu’aucune disposition du code électoral n’interdit formellement la transhumance électorale, Mme Ndong a toutefois condamné les abus observés. « Il y a tout un ensemble de mesures à prendre. Cela demande du temps et une transformation de notre conception même de ce qu’est une élection», a-t-elle affirmé, rappelant qu’un vote « ne se monnaie pas » et qu’une élection politique doit reposer sur la conviction, le projet et les réalisations des candidats.
Elle a enfin assuré que le gouvernement prendra des dispositions légales contraignantes pour corriger les dérives constatées lors du dernier double scrutin.
FSS/AGP

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