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CAN 2025/Panthères du Gabon : « Orienter le débat sur ma suspension, c’est comme essayer d’accuser son chien de rage » (Thierry Mouyouma)

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LIBREVILLE, 31 janv. 2025 (AGP) – Le Sélectionneur national du Gabon, Thierry Mouyouma a, au cours de l’interview accordée à l’Agence Gabonaise de Presse (AGP) ce vendredi, donné son avis sur les chances de qualification du Gabon présent dans le groupe F de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN ) 2025, non sans avoir marqué son étonnement sur la polémique née ces derniers jours sur sa suspension pour les deux premiers matchs de la compétition.

AGP : Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations 2025 a eu lieu le lundi écoulé à Rabat au Maroc et le Gabon a été logé dans la poule F en compagnie du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Mozambique. Quel est votre avis sur la composition de ce groupe ?

Thierry Mouyouma : « C’est un tirage exceptionnel, déjà avec la présence du Gabon. Souvenez-vous qu’il y a deux ans on regardait la CAN à la télévision. On attendait ce tirage avec beaucoup d’à-propos. On voulait savoir dans quelle poule on sera logé, dans quelle ville, car il y a aussi l’importance de la ville. Tout tirage s’avère bon à la fin de la compétition. Tout dépend de si vous êtes passés ou pas. Il n’y a donc pas de bon ni de mauvais tirage. Les équipes se sont rapprochées les unes des autres. Les supposées petites équipes sur le continent ont rattrapé leur retard, les supposées grandes équipes d’hier ne font plus trop de différences, je pourrai citer le cas du Ghana, la Guinée Conakry, et bien d’autres encore. Les théorèmes des champions et supposés grands n’existent plus. Le Gabon est dans un groupe compétitif. Les quatre équipes ont chacune leur chance. Nous sommes dans une version de la CAN où trois équipes d’une même poule peuvent se qualifier ».

Quelle place visez-vous au sein de cette poule F ?

« Le plus important pour nous c’est déjà d’être qualifiés. Parce que lorsque vous regardez le tirage au sort, vous avez deja l’organisation jusqu’à la finale. En finissant premier, on peut finir sur un deuxième, le deuxième peut être plus fort qu’un premier. Aujourd’hui le plus important c’est d’abord de sortir de la phase de poules, ensuite prendre les matchs, les uns après les autres. J’ai écouté quelques interviews de certains qui estiment que atteindre déjà les quarts de finale serait un bon résultat.Maintenant si nous atteignons les quarts de finale on ne va pas se limiter à ce stade. Comme on dit, l’appétit vient en mangeant et nous aurons envie de continuer. D’où l’intérêt durant la compétition de prendre les matchs les uns après les autres ».

Le Gabon est logé dans la même poule que la Côte d’Ivoire dans le cadre des éliminatoires de la Coupe de la Coupe du monde 2026. Nous étions sensiblement dans la même configuration avec le Cameroun en 2010. Y a-t-il une préparation particulière au moment d’affronter ce type d’adversaire ?

« On parle souvent d’ascendant psychologique. On va jouer la Côte d’Ivoire au mois de septembre prochain dans le cadre des éliminatoires du mondial 2026. Et je pense que nous serons devant la Côte d’Ivoire au mois de septembre. Mentalement nous aurons pris un ascendant. À côté de cela vous avez le Cameroun. Le Gabon-Cameroun est un derby de l’Afrique centrale et sous régional qui aura un enjeu capital. Et nous avons globalement eu souvent des résultats satisfaisants face à cet adversaire. Nous avons une équipe revancharde ayant en son sein des joueurs qui sont arrivés à maturité et qui auront à cœur d’aller le plus loin possible. Ensuite vous avez un staff qui arrive et qui va jouer sa première CAN même si dans mon staff, certains y ont déjà participé en tant que joueur. Mais ce n’est pas le même regard et on sait que ce sont des matchs qui se jouent différemment. On joue tous les trois jours, l’état d’esprit est différent, il va falloir donc être prêt dès le départ à commencer par le Cameroun. Un bon match contre le Cameroun va véritablement lancer notre compétition ».

Votre suspension pour les deux premiers matchs de la CAN 2025 suscite énormément de débats et des inquiétudes au sein de l’opinion. Pouvez-vous une fois pour toute clarifier votre position sur ce sujet ?

« Il faut déjà préciser au départ que la suspension ne m’interdit pas d’être avec l’équipe et de travailler avec cette dernière. C’est l’équipe nationale du Gabon que nous avons chèrement reconstruite. Le constat c’est que lorsque nous sommes arrivés, cette équipe était à la ramasse et on venait d’être éliminés à la CAN, il y avait beaucoup de conflits et les joueurs ne se parlaient quasiment pas. Il a fallu qu’on mette beaucoup de stratégies pour essayer de reconstituer ce groupe. Il nous fallait en très peu de temps installer une dynamique pour inverser la tendance afin de retrouver une certaine compétitivité, une certaine discipline et changer l’état d’esprit pour que l’équipe parvienne à se qualifier et qu’après la qualification nous puissions nous projeter sur autre chose. Cette suspension quand on en parle j’ai l’impression qu’on essaie de noyer son chien. Qu’on a plus besoin de son chien et qu’on essaie de l’accuser de rage. Je pense que c’est comme ça que je vois la chose. Être suspendu ne m’empêche en rien d’entraîner l’équipe, de faire la préparation surtout que c’est l’une rares fois qu’on aura l’équipe pendant au moins dix jours de préparation. On aura ainsi du temps pour travailler fondamentalement sur la stratégie, sur le plan technique, tactique et mental. La suspension m’interdit que l’accès au banc de touche. A côté de ça j’ai mon adjoint, Cédric Moubamba qui est compétent pour faire le travail. Aujourd’hui qu’est-ce qui ? Il ressort que la Confédération africaine de football souhaite avoir sur les bancs des sélections nationales, des entraîneurs ayant des Licence A CAF. C’est un sujet qui est vieux depuis trois ans et il n’existe, au moment où on se parle, aucune circulaire officielle de la CAF sur ce sujet. Qu’à cela ne tienne, nous avons déjà entrepris des démarches et il devrait y avoir une Licence A CAF au Gabon et mon adjoint sera inscrit. A partir du moment où ce dernier sera inscrit, la CAF donnera une dérogation. Il y a cette possibilité, il y aussi comme autre alternative d’activer les conventions signées entre la Fédération gabonaise de football et d’autres fédérations, qui elles organiseront des Licence A CAF. Le dernier élément c’est la technologie. Thierry Mouyouma ne sera sans doute pas le premier entraîneur suspendu de banc. Nous avons des moyens et autres canaux de communication acceptés et autorisés par la CAF que nous avons d’ailleurs déjà utilisés lors de notre dernière sortie en Afrique du Sud contre la République Centrafricaine. L’ équipe nationale a besoin de sérénité et des accompagnements pour réaliser des performances. En mars nous jouons un match important dans l’optique de la qualification pour la prochaine Coupe du monde et j’aimerai tant qu’on se concentre sur la préparation de ces deux matchs à venir d’autant que durant cette nouvelle fenêtre, nous pouvons passer premier de notre groupe et ça c est très important pour nous. Pour ce qui est de la CAN 2025, nous avons encore dix mois devant nous pour ajuster certains détails ».

Avez-vous introduit un recours auprès de la CAF pour réduire le nombre de matchs de suspension ?

« C’est du ressort de la Fédération gabonaise de football. Les administratifs regarderont à quel moment on a été notifié et dans combien de temps il faut faire un recours. Il faut quand même dire que la suspension est quand même assez lourde au regard de ce qui s’est passé. Il s’avère que je suis sorti de la zone technique et les entraîneurs ont ce droit lorsque le jeu est à l’arrêt. Mon gardien se faisait soigner donc je suis sorti de la zone technique sauf que l’arbitre a estimé que je suis sorti trop loin de ma zone technique et m’a sorti un carton rouge direct ».

Propos recueillis par FE/FSS/EN

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