LIBREVILLE, 27 janv. 2025 (AGP) – Le président du Comité national olympique du Gabon (CNOG), Cresant Pambo, est revenu sur l’élection du 16 janvier 2025 dans le cadre du renouvellement du bureau exécutif de l’ACNOA-Zone 4. Il a également évoqué la crise qui secoue actuellement l’entité qu’il dirige, au cours d’une interview exclusive accordée à l’AGP.
AGP : Vous avez récemment séjourné à N’Djamena, au Tchad, dans le cadre du renouvellement du bureau directeur de l’ACNOA-Zone 4. Pouvez-vous nous faire un résumé de cette rencontre qui a suscité tant de bruit ici au Gabon ?
Cresant Pambo : «Les élections se sont déroulées le 16 janvier 2025 dans la pure tradition des organisations internationales en général, et du mouvement olympique en particulier. Les membres, représentés par les présidents des CNO des huit pays de la zone Afrique centrale, ont privilégié la recherche du consensus pour l’ensemble des décisions prises lors du renouvellement du bureau exécutif. Tous sont repartis satisfaits».
Qu’est-ce qui a justifié le retrait de votre candidature au poste de président ?
«Les usages des organisations internationales, dont l’ACNOA, relèvent de la diplomatie. Sous le leadership des anciens présidents de la zone 4, Hamad Kalkaba (Cameroun), Joao Costa Alegre (Sao Tomé et Principe), et Gilbert Grésengué (RCA), un consensus a été recherché pour éviter que l’élection ne divise la zone, comme cela peut arriver ailleurs.
Au terme de longues discussions, il a été décidé qu’un seul candidat serait retenu pour chaque poste à pourvoir : président, vice-président et trésorier. Deux candidatures étaient en lice pour les postes de président et de trésorier. Finalement, le Gabon a retiré sa candidature pour la présidence, tout comme Sao Tomé pour le poste de trésorier.
En effet, selon les pronostics, quatre voix (Gabon, Congo-Brazzaville, RCA et Guinée-Equatoriale) semblaient acquises au Gabon, et quatre au Tchad. Pour ne pas fragiliser l’hôte du sommet, et par respect pour son ancienneté au poste, j’ai décidé, en bon Bantou, de retirer ma candidature dans un esprit de fair-play ; ce qui reflète aussi les valeurs du sport».
On dit que vous avez mis votre veto pour freiner la candidature du secrétaire général du CNOG à ce même poste au niveau de l’ACNOA-Zone 4. Qu’en est-il exactement ?
«C’est surprenant que les choses soient ainsi présentées, alors que j’ai été le seul témoin des concertations qui ont précédé le vote. Il est important de noter que notre compatriote, le secrétaire général du CNOG, n’était pas le seul candidat. Le secrétaire général du comité olympique de Guinée équatoriale, Maria Obone, était également en lice.
Les anciens présidents ont jugé inapproprié que, pendant que les présidents présentent des candidatures, leurs subordonnés (les secrétaires généraux) fassent de même. Il a donc été décidé que les deux candidatures soient retirées pour permettre un nouvel appel à candidatures, avec un intérim assuré par le SG sortant jusqu’à la fin du processus.
Parler de veto est une contre-vérité, car cela n’existe pas dans les textes. Les décisions relèvent de la concertation et de la recherche du consensus».
Depuis quelques jours, des présidents de fédérations appellent à une assemblée générale extraordinaire. Que vous reprochent-ils ?
«Certains présidents de fédérations dénoncent un bicéphalisme au sein du Comex du CNOG, marqué par une opposition entre le secrétaire général et moi-même. Selon nos règlements (article 8.1 du règlement intérieur), le SG est sous l’autorité du président, voire des vice-présidents.
Le rôle du SG est d’assister le président dans sa mission de gouvernance, et non de se substituer à lui ou de bloquer les actions. Ce type de situation est inadmissible dans toute organisation.
Il est vrai que mon secrétaire général a assuré une certaine gestion du CNOG avant mon élection, en l’absence prolongée de mon prédécesseur pour raisons de santé. Cependant, il faut maintenant revenir à un fonctionnement normal.
Je tiens à rappeler les nombreuses réussites du CNOG, comme la construction du nouveau siège, le recrutement d’un expert technique international, le triplement de notre budget, et le lancement de formations innovantes. Ces avancées sont souvent occultées ; ce qui est regrettable».
Le CNOG est-il en crise ?
«La crise est alimentée artificiellement. Une assemblée générale extraordinaire (AGE) a été convoquée pour le 15 février 2025, prétendument pour remplacer deux membres démissionnaires du bureau exécutif. Le CIO a recommandé que cette question soit traitée lors d’une assemblée générale ordinaire (AGO) statutaire.
L’un des vice-présidents démissionnaires est revenu sur sa décision et a réintégré le Comex. Si cela était le seul problème, pourquoi de nouvelles objections surgissent-elles sans cesse ? Je reste ouvert à l’amélioration, mais je refuse l’immobilisme».
Un mot de fin ?
«Je regrette cette situation d’antagonisme. Mais comme on le dit, il est difficile d’avoir deux chefs dans un bateau. Je suis un haut fonctionnaire ayant une longue expérience, et je peux encore apporter beaucoup au sport gabonais. Les égos ne doivent pas nuire à notre mission première : le bien des athlètes et la promotion du sport. Il est temps de dépasser ces querelles et de travailler ensemble».
Propos recueillis par FE/FSS/EN
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