LIBREVILLE, 03 décembre 2024 (AGP)- Le ministre des Sports, le Dr. André Jacques Augand, s’est réjoui, au cours d’un entretien accordé à la Rédaction de l’AGP-Gabon Matin, de la reprise du National Foot, après deux ans d’arrêt. Occasion pour le ministre des sports de féliciter la sélection nationale du Gabon, pour sa qualification à la Coupe d’Afrique Nations (CAN) 2025 au Maroc. Toutefois, il invite les Panthères à se surpasser, afin d’offrir au pays une qualification historique au Mondial 2026, dont les prochaines journées des éliminatoires auront lieu en mars 2025, avec la réception des Seychelles et un déplacement au Kenya.
Propos recueillis par Fusher Edzang
AGP : Après deux saisons blanches, le Championnat national a enfin repris, le week-end du 23 novembre dernier. Quelles sont les mesures prises pour éviter les interruptions qui ont marqué les éditions précédentes ?
Dr. André Jacques Augand : Dès ma prise de fonction, le Président de la République, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, m’avait instruit de relancer le Championnat national de Football de première division. Aujourd’hui c’est chose faite, et c’est le Président de la République qui a personnellement donné le coup d’envoi de la compétition. C’est une satisfaction totale et un challenge réussi par les autorités de la Transition, pour qui le sport constitue un des axes prioritaires pour l’épanouissement de la jeunesse. Il s’agit désormais de pérenniser la compétition, de maîtriser notre calendrier pour assurer la compétitivité des acteurs. Le nouveau modèle, retenu à cet effet, et pour cette saison, est la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). A la base, la RSE consiste en la contribution des entreprises au développement durable avec des enjeux divers. Cette contribution va, en l’espèce, être orientée vers le développement du sport en général, et du football en particulier avec l’engagement des entreprises dans le cadre du soutien à la jeunesse gabonaise. Cependant, d’autres mécanismes seront explorés pour permettre à la compétition de gagner en financement et surtout en autonomie pour les années à venir. Il s’agit précisément de développer le sponsoring, le mécénat et la billetterie ou encore les droits TV, pour que le National-Foot devienne, comme ailleurs, une source d’auto-rentabilité. Mais il s’agit là d’un long processus qui rentre dans le cadre de la professionnalisation entamée en 2012 dans notre pays.
De nombreux clubs accusent des arriérés de salaire vis-à-vis de leurs joueurs. Une situation liée en grande partie à la dette de l’Etat. Où en êtes-vous concernant le paiement de cette dette et quelles sont les perspectives pour résoudre cette situation difficile pour les acteurs du Championnat national ?
La dette du Championnat national remonte à il y a plusieurs années. Les restrictions budgétaires, intervenues à partir de la saison 2015-2016, ont eu pour conséquences le redimensionnement au sein de la LINAFP et des clubs, alors que des engagements en termes de salaires avaient, très souvent, déjà été pris par les clubs vis-à-vis des acteurs. Cette dette est allée croissante et se situe aujourd’hui à un niveau exponentiel. Dès mon arrivée à la tête du département ministériel, des discussions ont été engagées avec la LINAFP, les clubs en collaboration avec l’Association des Footballeurs, et elles ont permis de voir plus clair sur le niveau réel de la dette. Il y a plusieurs mois, le dossier a été transmis à la Primature en présence de toutes les parties, et notamment des footballeurs. Mais le défi aujourd’hui était de reprendre le chemin des stades pour permettre à nos footballeurs de retrouver leur métier et gagner leur vie. C’est chose faite et nous en sommes satisfaits en attendant le règlement de la dette.
Avec la qualification des Panthères du Gabon à la CAN 2025, quelles sont les priorités du ministère pour garantir une bonne préparation de la sélection nationale, et quel est l’objectif concret du Gabon à cette compétition ?
Il faut déjà saluer les joueurs et le staff technique pour cette qualification à la CAN Maroc 2025. Après avoir manqué l’édition précédente en Côte d’Ivoire, c’était un challenge de se rattraper pour l’édition marocaine. Nous avons, dès notre arrivée et après l’échec de la qualification à la CAN ivoirienne, misé sur un staff technique composé de Gabonais avec à la tête Thierry Mouyouma, ancien international et capitaine du National Azingo. Cela a été suivi par la mise en place des conditions d’organisation particulièrement saines autour de la sélection nationale. Le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a tenu à ce que chaque match des Panthères soit dépourvu de querelles de voyage, de difficultés d’hébergement ou de guerres des primes. C’est à féliciter. Pour la suite, il s’agit de continuer le travail avec des éléments additionnels comme le lancement du National-Foot, il y a quelques jours, qui va constituer un vivier supplémentaire d’exploration pour le Sélectionneur. Car je suis convaincu que plusieurs talents vont taper dans l’œil de Thierry Mouyouma et son staff, pour peaufiner cette équipe et lui donner un visage encore plus compétitif à la CAN. Et comme celle-ci aura lieu de décembre 2025 à janvier 2026, on a suffisamment de temps (1 an) pour être précis, pour bâtir une équipe avec l’objectif de dépasser le stade des quarts de finale ; car on reste sur deux échecs à ce stade de la compétition. Ce n’est qu’en 1996 et en 2012 que notre équipe nationale a atteint les quarts de finale.
Les éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026 reprendront au mois de mars prochain. Quelles sont les mesures prévues pour offrir à l’équipe nationale les meilleures chances pour une première qualification à cette compétition ?
Notre équipe est sur un bonne dynamique. On est deuxième du Groupe F avec 9 points, derrière la Côte d’Ivoire. En mars, nous allons recevoir les Seychelles, et nous déplacer au Kenya. Il s’agira bien sûr d’engranger des points, lors de cette double fenêtre du mois de mars 2025, pour mieux se positionner dans le groupe. L’objectif est clair : la double qualification historique du Gabon pour la CAN et le Mondial. Nous avons des joueurs capables d’aller chercher cette qualification. De leurs côtés, les autorités travaillent pour mettre les acteurs dans les meilleures conditions possibles ; et le staff dispose désormais du Championnat national pour déceler des talents capables d’apporter un plus à cette sélection. Car on ne doit pas oublier que la plupart de ceux qui évoluent aujourd’hui en équipe nationale ont fait leurs classes dans ce Championnat ; et la première fois que le Gabon avait atteint les ¼ de finale de la CAN en 1996, l’équipe était essentiellement composée de joueurs évoluant sur le plan local. On reste confiant. L’essor vers la félicité de notre football est désormais lancé.
FE/DT/EN
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