Libreville, 05 août 2023 (AGP) – Sur le thème : «Le vivre-ensemble à l’aune des périodes préélectorales, électorale et post-électorale», David Ikoghou-Mensah, enseignant de droit à l’université Omar Bongo, a animé une conférence-débat, le vendredi 4 août écoulé, à Libreville, dont l’objectif était de sensibiliser tous les acteurs pour éviter des moments de grande excitation et de turbulence sociale pour des élections apaisées.
Dans le cadre de l’implication des droits de l’homme dans les processus électoraux, la Commission nationale des droits de l’homme a organisé une conférence-débat ce vendredi. Une recommandation conjointe de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et l’association francophone des commissions nationales des droits de l’homme (AFCNDH) basées à Paris, en France.
Cette journée d’information, de sensibilisation et d’échanges, avait pour but de rappeler les responsabilités de chacun et d’interpeller l’État qui a tous les pouvoirs pour établir la stabilité du pays, et qui donc, se trouve en amont et en aval de cette préoccupation du vivre-ensemble.
Le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), maître Bertrand Homa Moussavou, a rappelé que l’élection est «le mode de désignation par les citoyens de leurs représentants soit à l’échelon local, soit à l’échelon national». Malheureusement, pour lui, « force est de constater que les périodes d’élections ont tendance à se muer, par une alchimie inqualifiable, en incivilités et décivilités de tous genres, théâtres de l’incivisme et autres horreurs incompréhensibles, au mépris des valeurs iréniques, culturelles, sociales et spirituelles qui nous lient « . Avant de s’interroger sur les troubles et instabilité observés, lors de ces périodes électorales.
Rappelant que dans la politique, il y a de l’éthique, de la morale, aux politiques présents, il a demandé d’éviter d’entraîner la jeunesse gaboanaise dans » les abysses de nos basses besognes, pour le seul règne de la «titromanie». Cette façon de faire la politique en creux et au mitan de la violence est contre-productive et inhumaine « .
Pour le président du CNDH, seul le vivre-ensemble est le meilleur gage de sécurité et de stabilité sociale. Il a tout de même interpellé les personnels de sécurité et de défense qui sont également une composante essentielle du vivre-ensemble et du maintien de la paix.
Le conférencier David Ikoghou-Mensah a partagé avec l’assistance certaines dispositions du droit des élections au Gabon. Abordant aussi le droit pénal des élections, « car toutes les entraves, actions ou omissions, qui conduisent à altérer le bon déroulement des élections, leur régularité et la sincérité de leurs résultats sont attentatoires à la légalité à la paix et à la tranquillité publique « .
Toutefois, il a dit que c’est un fait que les élections donnent lieu à des pratiques diverses de fraude, d’intimidation, de corruption, d’enrichissement illicite, d’outrages et d’invectives, ainsi qu’à des débordements susceptibles de troubler l’ordre public. Ces actes répréhensibles sont punis par le législateur qui a prévu des sanctions pénales visant les auteurs et les complices de ces diverses violations de la loi.
Pour David Ikoghou-Mensah, l’élection étant un droit de l’homme par excellence, « ne devrait jamais déboucher sur des violences inattendues, des déchirures du corps social « . Évoquant également les faits qui portent atteinte à la sincérité des scrutins et constituent des infractions électorales poursuivies devant les juridictions pénales, avec des sanctions privatives de liberté ou des condamnations pécuniaires.
Le conférencier a souligné que » l’État est l’architecte et le promoteur du vivre-ensemble. De même, l’État et ses organes doivent protéger le vivre-ensemble en temps d’élection. « Le vivre-ensemble est constitué de l’ensemble de nos us et coutumes, de nos représentations collectives, de nos lois, et qu’il se construit autour de nos institutions communes, administratives, politiques, religieuses, culturelles et cultuelles. », a-t-il dit.
Afin de protéger le vivre-ensemble, il a relevé qu’il revient aux gouvernants de maintenir un climat social et politique favorable à la tenue des élections générales, de garantir les libertés individuelles et publiques.
« Nous voudrions le dire avec force car le droit électoral doit être un droit véritablement altier qui devrait placer tous les compétiteurs, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition ou même candidats indépendants, dans une même posture d’égalité et de respect de la loi « , a-t-il fait savoir.
CBO/FSS
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