Après une semaine de campagne d’entre-deux tours, les Français se sont rendus aux urnes dimanche pour élire leurs 577 députés. Entre la désillusion de la majorité présidentielle, l’ascension de la Nouvelle union populaire (Nupes) en tant que première force d’opposition du pays, et la percée historique du Rassemblement National (RN), ce scrutin a été marqué par multiples rebondissements. Retour sur les temps forts et les leçons à retenir de cette élection.
Les élections législatives de 2022 n’ont pas connu d’engouement auprès des foules, en témoigne la faible mobilisation aux deux tours. Selon les projections des instituts de sondage, moins d’un électeur sur deux est allé voter pour désigner son député. Ainsi, les résultats publiés dimanche soir, par le ministère de l’Intérieur ont révélé que le taux d’abstention s’élevait à 53,70%. Pourtant les enjeux étaient grands. Néanmoins, la marque de 2017 reste loin. A l’époque, pour ce même second tour, 57,36 % des électeurs ne s’étaient pas rendus dans les bureaux de vote. Le record de 2017 n’est donc pas battu, mais l’abstention reste plus forte qu’au premier tour de 2022.
Ce second tour des législatives marque la perte de la majorité absolue pour la coalition Ensemble d’Emmanuel Macron, soit 245 sièges pour LREM et ses alliés à l’Assemblée nationale, et la défaite de trois ministres du gouvernement, dont Amélie de Montchalin. Certes, la majorité sortante arrive en tête de ce second tour des élections législatives. Mais loin des 289 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue. Il semblerait que l’Éxécutif aura donc des difficultés à faire voter ses projets de loi et à appliquer son programme, puisque l’opposition sera en capacité de s’allier pour l’en empêcher. La République en marche et ses alliés Horizon et Modem devront trouver des renforts parmi leurs adversaires, principalement chez Les Républicains (LR). Tandis que la Nupes portée par Jean-Luc Mélenchon devient la première force d’opposition du pays avec 137 députés. Le chef de la Nupes s’est d’ailleurs réjoui de l’arrivée des « ouvriers et salariés de tous ordres par dizaines à l’Assemblée nationale » cette semaine. Parmi ces élus, des figures emblématiques en effet, comme la syndicaliste et femme de chambre Rachel Kéké (Val-de-Marne), l’ouvrière agricole Mathilde Hignet (Ille-et-Vilaine), l’instituteur Léo Walter (Alpes-de-Haute-Provence)…
Quant au Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, il réalise une percée dans l’hémicycle. En effet, Marine Le Pen rêvait de faire élire une centaine de députés. Pari (presque) réussi pour celle qui a été réélue députée du Pas-de-Calais. Le Rassemblement national enverra 89 parlementaires sur les bancs du palais Bourbon. Un record et une surprise puisque ces derniers jours, les instituts de sondage n’avaient pas prédit ces résultats. « Au terme de cette longue séquence électorale, le peuple s’est exprimé. Il a décidé d’envoyer un très puissant groupe parlementaire de députés RN à l’Assemblée, qui devient ainsi un peu plus nationale », s’est réjouie Marine Le Pen. Poursuivant : « nous avons atteint nos trois objectifs. À savoir, faire d’Emmanuel Macron un président minoritaire, poursuivre la recomposition politique indispensable, et assumer le triomphe de l’idée salvatrice de nation« .
Concernant la Droite, elle sort de cette élection en net recul, mais en position de force. Les Républicains (LR), qui représentaient la deuxième force dans l’Assemblée sortante, obtiennent 61 sièges. Un nombre en baisse par rapport aux dernières élections législatives. Leur position sera centrale dans l’Assemblée puisque le camp présidentiel aura besoin de voix pour atteindre la majorité absolue.
DT( sources : BFMTV, France 24)
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