La CSI-Afrique commémore la Journée de l’Afrique 2022

L’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale (CSI) a commémoré la Journée de l’Afrique 2022 ce mercredi 25 mai, sous le thème : « Renforcer la résilience du continent africain en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

Le thème de cette année, qui s’articule autour du renforcement de la résilience du continent africain en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, fait écho à l’urgence du moment. Pour rappel, l’Afrique est encore sous le choc de la pandémie du Covid-19 qui a non seulement dévasté des vies et des moyens de subsistance, mais aussi anéanti les économies et jeté l’ombre sur les espoirs de nombreuses personnes. Il y a également l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui s’est mêlée à la pandémie pour produire un cocktail de malheurs pour les travailleurs, les ménages et les communautés.

Aujourd’hui, la flambée des prix des carburants et des denrées alimentaires oblige les familles à prendre des décisions qui ont des répercussions graves sur la quantité et la qualité de l’apport en calories. « De plus, nous constatons que les gouvernements africains imposent et appliquent de dures politiques d’austérité fiscale qui affectent les possibilités de création d’emplois et d’augmentation des salaires. Cela se traduit par diverses mesures de restriction budgétaire que les travailleurs, les familles et les communautés sont contraints d’adopter. Pour les personnes indigentes, les femmes, notamment celles qui sont cheffes de famille, la situation s’aggrave. Les travailleurs de l’économie informelle, les familles de migrants et les personnes handicapées ne s’en sortent pas mieux non plus« , a affirmé le secrétaire général de CSI-Afrique, Kwasi Adu-Amankwah, dans sa déclaration.

Selon les conclusions du tableau de bord continental sur la responsabilité lancée par l’Union africaine et l’Initiative des leaders africains pour la nutrition (ALN) en 2019, les statistiques révèlent que sur le continent africain, quinze États membres de l’Union africaine (UA) ont une prévalence d’émaciation chez les enfants inférieure à 5%. Trente-huit pays africains ont des taux de prévalence de l’anémie chez les femmes supérieurs à 30%.

La CSI-Afrique demande également aux gouvernements africains de prendre en considération les points suivants afin de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nos populations. Notamment de continuer à accorder la priorité à l’agriculture et augmenter régulièrement les investissements pour accroître la production alimentaire; de relancer et réorganiser les agences de commercialisation des produits alimentaires pour réguler et contrôler les prix des denrées. Il faut également que les gouvernements étendent et soutiennent les programmes d’alimentation scolaire afin de garantir l’accès des enfants à la nourriture et à la nutrition. De tels programmes stimuleront la scolarisation et réduiront les taux d’absentéisme et d’abandon scolaire.

Il faut consentir des efforts pour améliorer l’accès à l’eau potable et aux soins de santé. Des actions urgentes, larges et imaginatives sont sans aucun doute nécessaires pour renforcer la résilience du continent. La CSI-Afrique insiste sur le fait que la paix et la sécurité sont des ingrédients essentiels pour stimuler l’agriculture et la production alimentaire.

JD METOCKO-BAMBA