Après sa réélection : les grands défis qui attendent Emmanuel Macron

Inflation, guerre en Ukraine, fracture sociale, etc. Même s’il se veut rassembleur, le nouveau président élu devra, dès son arrivée à l’Elysée, faire face à plusieurs défis aux conséquences durables. Focus sur les points majeurs à régler. 

D’abord en économie, Emmanuel Macron hérite d’une situation compliquée avec une croissance amenuisée par la guerre en Ukraine et une inflation sans cesse croissante. Selon TV5 monde qui cite le chef économiste de Natixix, Patrick Artus, la France risque de perdre cette année « 2 points de croissance par rapport aux 4% qu’on pouvait escompter ».

Mais le plus gros risque pour l’économie, « à court terme, c’est l’inflation », assure Emmanuel Jessua, économiste à l’institut Rexecode, cité par la même source. De 4,5% en mars, elle pourrait s’accélérer avec les pénuries liées à la guerre en Ukraine, et affecter directement le pouvoir d’achat des plus modestes.

Les marges de manœuvre sont limitées, alors que la crise sanitaire a creusé le déficit commercial (6,5% du PIB fin 2021) et la dette (112,9%). Cette dérive des finances publiques risque de compliquer le financement du programme du président nouvellement élu, un financement chiffré à 50 milliards d’euros par Emmanuel Macron.  Surtout, si la croissance ralentit du fait d’une hausse des taux par la BCE (Banque centrale européenne).

De l’avis de nombreux observateurs français, le terrain économique et social s’annonce changeant pour engager des réformes des retraites, l’un des enjeux des années à venir.

S’adressant aux français lors de son discours de victoire dimanche soir au Champ-De Mars, Emmanuel Macron a promis une «méthode refondée» pour gouverner la France, assurant que «nul se sera laissé au bord du chemin». «Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève», a assuré le président sortant appelant les français à être «bienveillants et respectueux» dans un pays «pétri de tant de doutes, tant de divisions». Une autre manière de reconnaître une France dont la fracture sociale et idéologique sont manifestes. «Je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de toutes et tous» a-t-il lancé.  Un message fédérateur.

De candidat de la start-up nation à père de la nation, le chemin est long. Mais après cinq ans au pouvoir, la Covid-19 et la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a fait sa mue, du moins dans son discours. Pour mieux embrasser ce rôle de protecteur, le candidat s’est également adressé aux français en parlant de leurs enfants, de l’écologie, santé, dette publique, culture, égalité femmes-hommes, numérique et évidemment éducation, l’un de ses principaux axes de campagne. Quel que soit le thème, ils occupent une place centrale.

La guerre en Ukraine constitue également un des sujets phares qui marqueront le nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Alors que le conflit en Ukraine s’installe dans la durée.

Avec deux mois encore de présidence française du Conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron devra préserver l’unité affichée par les 27 depuis le début du conflit, mise à rude épreuve par la question des achats de gaz et de pétrole russes.

La concertation l’Allemagne, les Etats-Unis et l’OTAN qu’Emmanuel Macron soutient sera  primordiale.