La journée patriotique à l’honneur de feu Grégory Ngbwa Mintsa a été commémorée ce dimanche par plusieurs membres de la société civile tels que Marc Ona Essangui, Marcel Libama, Geoffrey Foumboula, Georges Mpaga, Serge Nguema alias Bob le fou, pour ne citer que ceux-là.
Huit ans après la mort de Grégory Ngbwa Mintsa à l’âge de 57 ans (10 Avril 2014-10 Avril 2022), les acteurs de la société civile gabonaise n’ont pas voulu laisser passer cette date « symbolique » inaperçue. Ils se sont retrouvés ce dimanche au siège de Brainforest sis à Alibandeng, dans le 1er arrondissement de Libreville, pour commémorer l’anniversaire du décès de celui qui était considéré comme «homme d’intégrité et de radicalité».
«Nous célébrons cette journée patriotique en hommage à Grégory Ngbwa Mintsa, pour ne pas tomber dans l’oublie de ce qu’a été ce grand homme, mais également pour le faire connaître de ceux qui ne l’ont pas connu et qui ne connaissent pas ce qu’il a fait pour son pays», a expliqué Blanche Simonny Abegue, la coordinatrice de l’événement.
Tour à tour, plusieurs intervenants se sont succédé, pour témoigner l’homme et de ce qu’il était tout en mettant un accent particulier sur son combat auprès de plusieurs d’entre eux. Pour Georges Mpaga, acteur de la lutte contre la corruption, et les atteintes aux droits de l’homme, Grégory se caractérise par deux maîtres mots «ce monsieur symbolisait l’intégrité. C’était quelqu’un qui s’enracine dans l’intégrité. Le Gabon est un pays caractérisé par une corruption systémique. Dans un contexte difficile l’homme a su demeurer intègre. Il était radical dans la défense des intérêts collectif», a révélé l’activiste.
«Grégory était un personnage atypique. Un intellectuel qui a fait de très bonnes études. Il a su se forger un esprit libre. Ensemble, nous avons été accusés de comploter un coup d’État, chose qui nous a valu une incarcération de 5 jours après que nos détracteurs aient subi une pression nationale et internationale», a fait savoir, pour sa part, Marc Ona Essangui, un autre acteur de la société civile gabonaise.
Pour les membres de la famille du défunt, le combat de Grégory Ngbwa Mintsa leur causait beaucoup de frustrations. «Nous avons vécu beaucoup de choses. La famille était constamment apeurée par ces incarcérations et les agressions dont il était victime. Maintes fois on lui a dit d’arrêter de mener ce combat pour mettre fin à nos frustrations, nos inquiétudes quotidiennes dont on était toujours victime, mais il était très engagé dans son combat. Il avait un mental hyper fort. Malgré son incarcération, il n’était pas près à abandonner», a fait savoir, pour sa part, Mme Angue.
Des témoignages qui trouvent leur sens dans chacun des vers de la poésie qui lui a été dédiée et écrite par sa sœur aînée, Justine Mintsa, par ailleurs écrivaine gabonaise. «Pa’gré, telle une étoile filante, tu t’es éloigné après nous avoir éblouis, tant la brillance était fulgurante. Homme de principe, inflexible tu étais lorsqu’une cause tu épousais, Terribles tes colères! Ô combien lourde la charge mentale« , dit quelques vers de la poésie.
Grégory Ngbwa Mintsa, Pa’gré pour sa famille était un linguiste de formation, fils de ministre. Son engagement contre la corruption était personnel. Il est le seul gabonais qui s’est engagé dans le dossier des biens mal acquis, comme partie civile.
Laïka Naëlle MAGOURA/AGP
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