Plusieurs pays occidentaux ont annoncé, le mardi 22 février écoulé, une série de sanctions contre Moscou, suite au feu vert, du parlement russe à une opération militaire en Ukraine, au lendemain de la reconnaissance, par le président russe Vladimir Poutine, de l’indépendance des entités sécessionnistes de Louhansk et de Donetsk, situées dans l’est de l’Ukraine.
Depuis le discours lundi du président russe Vladimir, dans lequel il a reconnu l’indépendance des entités sécessionnistes de Washington, 150 000 soldats russes ont été déployés aux portes de l’Ukraine et, l’inquiétude quant à une probable invasion de Kiev par les troupes Russes demeure.
Condamnant les agissements de Vladimir Poutine, plusieurs pays occidentaux ont annoncé mardi soir des sanctions multiformes à l’encontre de Moscou. La mesure de représailles la plus forte a été prise par Berlin, qui a suspendu l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Projet estimé à plusieurs milliards d’euros chapeauté par le géant gazier public russe Gazprom et financé en partie par des compagnies énergétiques européennes, dont l’allemand Uniper et le français Engie. Ledit projet est censé permettre à la Russie de fournir à l’Allemagne deux fois plus de gaz tout en contournant l’Ukraine. Nord Stream 2 relie les deux pays par un tube de 1 230 kilomètres sous la mer Baltique d’une capacité de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, sur le même parcours que son jumeau Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012.
«Nous devons réévaluer la situation, en particulier en ce qui concerne Nord Stream 2 », a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’une conférence de presse, ajoutant que le ministère de l’économie allait réexaminer le processus de certification compte tenu des actions de la Russie.
Dans le même ordre d’idées, les Vingt-Sept Etats de l’Union Européenne, ont approuvé une série de sanctions contre la Russie. «Nous sommes tombés d’accord sur un premier paquet de sanctions à l’unanimité», a annoncé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à l’issue de la réunion des ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’UE à Paris.
Selon le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell ces sanctions viseront entre autres le gel d’avoir et l’interdiction de visas aux 351 députés russes de la Douma qui ont approuvé la reconnaissance de l’indépendance des territoires séparatistes.
«Les sanctions cibleront également vingt-sept individus et entités qui contribuent à miner ou menacer l’intégrité territoriale de l’Ukraine, sa souveraineté et son indépendance », a détaillé Josep Borrell, poursuivant «les acteurs du secteur de la défense qui jouent un rôle dans l’invasion, ceux qui ont lancé une campagne de désinformation contre l’Ukraine et les banques qui financent les responsables russes et d’autres opérations dans ces territoires », a-t-il précisé.
L’UE compte également cibler «les relations économiques entre [ces] deux régions et l’UE», et enfin «la capacité de l’Etat russe et de son gouvernement à accéder à notre marché financier et aux marchés de capitaux européens pour refinancer leur dette », a-t-il ajouté.
De son côté, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a émis des sanctions visant trois oligarques proches du Kremlin, ainsi que cinq banques russes.
«Aujourd’hui, le Royaume-Uni sanctionne les cinq banques russes suivantes : Rossiya, IS Bank, General Bank, Promsvyazbank et Black Sea Bank, et nous sanctionnons trois individus disposant d’une très importante fortune», a déclaré le chef du gouvernement au Parlement. «Il s’agit de la première tranche, du premier barrage de ce que nous sommes prêts à faire», a-t-il ajouté.
Le Premier ministre britannique s’est également opposé aux matchs internationaux en Russie, comme la finale de Ligue des champions de football, le 28 mai, à Saint-Pétersbourg
Dénonçant également «le début d’une invasion russe de l’Ukraine», le Président Américain Joe Biden a officialisant des sanctions financières contre la Russie et de nouvelles livraisons d’armes «défensives» à l’Ukraine. Une «première tranche» de sanctions devraient priver Moscou des financements occidentaux et viseraient les «élites russes» ainsi que des institutions financières. «Nous mettons en place de vastes sanctions sur la dette souveraine russe. Cela signifie que nous coupons le gouvernement russe du financement occidental», a-t-il déclaré.
DT (source le Monde)
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