Les Panthères du Gabon auraient, selon plusieurs sources, décidé de ne pas embarquer pour le Cameroun sans avoir obtenu au préalable le règlement de leurs primes. Le geste a de quoi surprendre au moment où c’est tout le pays qui «serre la ceinture» du fait de la crise économique et où le débat sur le patriotisme a refait surface sur la place publique.
C’est un classique sur le continent africain. Celui de faire pression aux autorités pour obtenir des gages et autres garanties avant d’aller jouer la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), premier événement sportif du continent. Donc véritable vitrine ou du moins, moyen par excellence d’exposition des «palabres internes» aux yeux du monde. Lesquelles revendications, empaquetées avec la notion «gênantes» vers qui elles sont destinées, finissent toujours pas trouver satisfaction. Car, il s’agit très souvent de l’honneur de tout un pays.
Les Panthères du Gabon ne sont donc pas à blâmer. Le capitaine Pierre Emerick Aubameyang et ses coéquipiers ont simplement sorti «la bonne vieille formule», au succès immédiat et garanti. On n’aimerait d’ailleurs pas être à la place du ministre des Sports, Franck Nguéma, déjà fragilisé par la situation du National-Foot toujours à l’arrêt, doit à présent orienter son «combat» vers un autre front. D’ailleurs très sensible. Lui qui s’est également fait le chantre de la notion de «patriotisme», on s’en souvient encore au fort de la polémique sur la sortie de Didier Ibrahim Ndong au mois de novembre dernier. A croire que les «vrais patriotes», dont il avait pourtant vanté les mérites et salué le courage lors du match contre la Libye, lui ont, depuis peu, tourné le dos. Passons…
Et si le patriotisme désigne le dévouement d’un individu envers le pays qu’il reconnaît comme étant sa patrie, cette définition semble encore avoir du mal à se faire une place dans la tanière des Panthères et animée les esprits de ceux qui y habitent. Si l’acte en lui-même, celui de ne pas prendre l’avion pour le Cameroun, peut être en lui tout à fait compréhensible, c’est surtout la manière qui dérange vu le contexte actuel (crise économique et sanitaire). Et ce en dépit de tous les efforts fournis par l’Etat gabonais, pour mettre les Panthères dans de très bonnes conditions, bien que les résultats ne soient toujours pas au rendez-vous. Ce ne sera même pas pour bientôt quand on voit la courbe des résultats actuels de l’équipe.
Cette sortie de ces «privilégiés» ressemble plutôt à un «chantage de très mauvais goût», pour des joueurs suffisamment bien payés en club et conscients des difficultés que traverse le pays. On se demande dès lors où est passé leur esprit patriotique? Car être patriote c’est aussi taire nos querelles et problèmes internes et aller défendre avec honneur le pays.
Fusher Edzang
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