Allemagne : Olaf Scholz et ses nombreux défis

Gestion de la pandémie de COVID-19, lutte contre les changements climatiques, diplomatie sont entre autres de nombreux dossiers qui attendent le nouveau chancelier, Olaf Scholz et son gouvernement.

Elu pour quatre ans à la tête de l’Allemagne, de nombreux défis attendent Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand. Ceux-ci tournent autour de la gestion de la Covid-19, de la lutte contre les changements climatiques ainsi que la diplomatie.

Sur le premier point, depuis quelques semaines, la quatrième vague de la Covid-19 s’est davantage répandue en Allemagne, avec plusieurs dizaines de milliers de nouveaux cas d’infection enregistrés chaque jour. Le pays le plus peuplé de l’Union européenne déplore plus de 100 000 morts depuis le début de la pandémie.  Vu le taux d’occupation dans les urgences, des patients sont transportés de certaines régions, comme la Bavière (sud-est), pour être traités ailleurs dans le pays.

Étant donné ce contexte, la gestion de la pandémie est sans nul doute le premier défi que devront affronter le nouveau chancelier et les membres de son gouvernement.  Olaf Scholz ne cache pas sa volonté de multiplier les efforts pour assurer une couverture vaccinale plus large. Pour l’instant, environ 70 % des Allemands sont vaccinés, ce qui place le pays derrière d’autres nations européennes comme la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal.

Si la gestion de la pandémie s’impose en ce début de mandat, le gouvernement devra aussi poser des actes sur l’environnement et la lutte contre les changements climatiques tant voulus par les allemands. Or, la tâche s’annonce difficile car au sein de l’Union européenne, l’Allemagne demeure le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre.

En formant une coalition avec les libéraux, mais surtout les verts, les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz se sont engagés à agir de manière ambitieuse dans ce dossier.

L’accord de coalition indique que, pour renverser la tendance, le gouvernement proposera des projets de loi visant à réduire les émissions dans plusieurs secteurs, comme les transports et la construction.  La nouvelle alliance au pouvoir promet surtout de mettre fin à la production d’énergie par le charbon en 2030, soit huit ans avant ce qui était prévu.

Pour ce faire, l’Allemagne misera selon plusieurs sources médiatiques, sur un développement rapide des énergies renouvelables pour compenser ce manque à gagner.

Ce dossier du gaz naturel rappelle d’ailleurs l’un des autres grands chantiers que devra entreprendre le nouveau gouvernement à Berlin notamment celui de : redéfinir sa politique en matière de relations internationales, surtout vis-à-vis de la Russie et de la Chine.

Le besoin d’augmenter la pression sur la Russie dans le dossier ukrainien et la compétition systémique de l’Allemagne et l’Europe vis-à-vis de la Chine.

L’Allemagne entend aussi rompre avec les années Merkel dans ce changement par le commerce qui s’est avéré être un échec. Un changement de ton qui pourrait s’accompagner de conséquences économiques pour les entreprises allemandes en Chine, avec lesquelles le gouvernement pourrait avoir à composer.

Après seize années au pouvoir des conservateurs d’Angela Merkel, le nouveau gouvernement entend incarner le changement.

Pour mettre ses réformes en œuvre, le nouveau chancelier, réputé pour son calme et son pragmatisme, devra donc visiblement affronter son lot de défis externes… sans compter celui de gérer une coalition à trois partis, une première dans l’histoire du pays.