Depuis 2018, plus de 20 missions diplomatiques et services consulaires du Gabon dans le monde ne sont pas pourvus. Conséquence, ces représentations diplomatiques tournent au ralenti. Le non-remplacement d’ambassadeurs et consuls généraux, soit mis à la retraite, soit nommés au gouvernement, soit déclarés persona non grata ou encore décédés seraient à l’origine de cette situation.
Le récent fait divers liés à l’incarcération de l’étudiante gabonaise en Tunisie a révélé que ce pays d’Afrique du Nord ne disposait pas d’un ambassadeur titulaire, en dépit du rôle du chargé d’affaires intérimaire de ladite ambassade. Une situation désolante qui a causé d’énormes difficultés aux apprenants gabonais de ce pays, qui ne savaient à qui s’adresser à l’ambassade du Gabon en Tunisie pour entreprendre les démarches de la libération de leur compatriote.
Un fait que de nombreux Gabonais avaient dénoncé et qui est loin d’être isolé. En effet, le Gabon ne dispose pas d’ambassadeurs titulaires ou postes consulaires dans plus de 20 pays à travers le monde. Ces représentations diplomatiques sont ainsi gérées par des chargés d’affaires intérimaires comme c’est le cas actuellement en Tunisie.
Déjà dans la sous-région Afrique centrale où le Gabon a toujours été représenté grâce à sa capacité de conduire de nombreuses médiations dans des conflits, notre pays manque désormais de chefs diplomatiques notamment au Cameroun, en Guinée-Equatoriale, à Sao-Tomé et Principe ainsi qu’en République démocratique du Congo (RDC). Même cas de figure en Afrique de l’ouest, notamment en Côte d’ivoire, en Afrique du Nord, en Tunisie, en Algérie, en Afrique australe avec l’Angola et l’Afrique du sud. Idem pour les ambassades du Gabon à Washington (États-Unis), Berlin (Allemagne) qui sont sans responsables titulaires depuis trois années.
L’ambassade du Gabon aux États-Unis, est par exemple sans chef depuis la nomination de l’actuel ministre de la Défense, Michaël Moussa Adamo. « (…) Pourtant dans le «pré carré présidentiel», des représentations diplomatiques du Gabon à l’étranger – avec Paris, Moscou, Rabat, New-York, Bruxelles et Addis-Abeba-, l’ambassade du Gabon à Washington est, comme d’autres ambassades, laissée à l’abandon », affirme nos confrères de Gabonreview.
En Asie, à New Delhi (Inde), l’ambassadeur Désiré Koumba a trouvé la mort en décembre 2020 des suites d’un AVC pour lequel il suivait un traitement de longue durée, mais auquel il n’a pas survécu. L’autre cas est celui d’Ottawa au Canada. Le plénipotentiaire gabonais, Sosthène Ngokila, a été déclaré personae non grata au début de cette année pour des faits qui seraient liés au harcèlement. Il a été « gentiment prié de libérer le plancher », selon l’expression d’un ambassadeur-directeur des services centraux cité par Gabonreview.
Les représentations diplomatiques contribuent au rayonnement d’un pays. e gouvernement gagnerait à se pencher véritablement sur cette question pour non seulement trouver des solutions à ce manque criard d’ambassadeurs et consuls généraux, mais pour redéfinir une carte diplomatique qui obéisse aux besoins de la diaspora. La réhabilitation de nos missions diplomatiques dont la plupart sont soit en état de vétusté, soit en voie de délocalisation, est vivement attendue.
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