Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo imprécis sur son avenir politique

C’est le cas de le dire au regard du flou entretenu par Laurent Gbagbo lors du lancement des activités de son nouveau parti le week-end écoulé en Côte-d’Ivoire.

À peine élu à la tête de son nouveau parti, «le Parti des peuples africains – Côte-d’Ivoire» (PPA-CI), l’ancien président ivoirien a entretenu le flou le dimanche 17 octobre écoulé au sujet de son avenir politique. En effet, Laurent Gbagbo a affirmé vouloir faire de la politique jusqu’à sa mort, tout en assurant préparer son départ.  Il restera toujours tant qu’il sera en vie en tant que militant de base aux côtés de ses camarades pour les éventuels combats à mener.

 « Mon ambition aujourd’hui, c’est de partir, mais pas de vous abandonner car je serai toujours un militant de notre parti, un militant de base. Je n’ai plus besoin de faire de démonstrations. Après ce parcours-là, la sagesse est de se décider à partir, mais pas brusquement », at-il indiqué dans son discours prononcé le dimanche 17 octobre devant 1 600 militants, cadres et fidèles à l’occasion du congrès constitutif de sa nouvelle formation politique.

Cette démarche de Laurent Gbagbo démontre sa volonté de maintenir le suspense quant à son avenir politique et le rôle qu’il entend jouer dans les prochaines années surtout à la présidentielle de 2025.  L’ancien président ivoirien a été formel. Selon lui, il n’a jamais songé à arrêter la politique, même pendant ses années de détention à la Haye, tout en répétant que lui seul déterminerait de quelle manière il poursuivrait « le combat ».

Elu président de cette nouvelle formation politique de l’opposition ivoirienne, Laurent Gbagbo veut structurer le PPA-CI dans le but d’opérer « un retrait des aînés » de cet « instrument de lutte ».  Pour de nombreux observateurs, l’ancien président ivoirien veut former et diriger discrètement une nouvelle génération avant la présidentielle de 2025 à laquelle il n’est pas sûr de participer, à cause du débat relancé récemment sur l’instauration de la limite d’âge à 75 ans pour être candidat.

Si une telle disposition entrait en vigueur, elle pourrait contrarier ses ambitions ainsi que celles de ses principaux concurrents, le président Alassane Ouattara, et le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié. Ces trois personnalités seront respectivement âgées de  80, 83  et 91 ans en 2025.

Acquitté le 15 janvier 2019, puis libéré un mois plus tard par la Cour pénale internationale (CPI), l’ex-président Laurent Gbagbo a regagné la Côte d’Ivoire, le 17 juin 2021.