Après 10 ans d’absence de Côte d’ivoire et son acquittement définitif de crimes contre l’humanité par la Cour Pénale Internationale, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, est arrivé jeudi à Abidjan en avion depuis Bruxelles. Un retour qui s’inscrit dans le cadre du processus de la réconciliation nationale initiée et voulue par la Côte d’Ivoire.
Trois mois après son acquittement définitif de crimes contre l’humanité par la justice internationale, Laurent Gbagbo est arrivé à Abidjan en Côte d’Ivoire ce jeudi en après-midi.
Le cortège a donc quitté l’aéroport Houphouët-Boigny sans passer par le pavillon présidentiel comme prévu. Son véhicule a pris la direction de l’ancien quartier général de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), dans le quartier d’Attoban, à Cocody.
Des milliers de personnes étaient massées le long du parcours du véhicule à bord duquel Laurent Gbagbo a pris place. La circulation était parfois lente, racontent les journalistes des médias français qui suivaient le cortège, parfois dans un nuage de gaz lacrymogènes. Un retour populaire au regard des rassemblements et des scènes de liesse enregistrées dans de nombreuses communes et quartiers ivoiriens et même à son QG où une ambiance festive avec des discours et des chansons de campagne attendent le leader du FPI. Des témoignages sur les comptes twitter et autres réseaux sociaux des politiques ivoiriens pour exprimer soit une joie immense, soit une indignation.
Les rassemblements le long du cortège n’ont pas été interdits par le gouvernement du président Alassane Ouattara mais, depuis ce jeudi matin la police disperse à l’aide de gaz lacrymogène tous ceux qui tentent de se rassembler près de l’aéroport. Les manifestants repoussés ne cachaient pas leur colère de voir les accès à l’aéroport bloqués, sauf pour les voyageurs devant prendre un avion et les journalistes accrédités.
L’ampleur de l’accueil de l’ex-président a été au cœur des récentes négociations entre le pouvoir et le FPI. Le premier souhaitant qu’il soit sans « triomphalisme« , le second qu’il soit populaire en permettant au plus grand nombre de ses partisans d’être présents dans les rues d’Abidjan. L’enjeu est la sécurité de M. Gbagbo lui-même mais aussi d’éviter tout débordement et des violences.
Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire a été négocié par les émissaires de l’ex-président et ceux de l’actuel chef de l’État Alassane Ouattara. Placé sous le signe de la réconciliation, son retour pourrait impacter le paysage politique ivoirien.
VEM
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