L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, l’opposant Jean Ping a exprimé, mercredi à Libreville, son soutien aux confessions religieuses dans leur volonté d’ouvrir les lieux de culte le 25 octobre contre la date du gouvernement fixée au 30 octobre prochain.
«Aux côtés de ces communautés, j’exprime solennellement mon plein soutien à leur volonté de dénoncer et de surmonter ouvertement la peur qui n’est rien d’autre qu’un artifice du régime pour s’imposer à un peuple qu’il ne peut plus gouverner dans le respect des principes de la République», a déclaré Jean Ping.
Le candidat déclaré vaincu à l’élection présidentielle a justifié sa position par le rôle important joué par les communautés religieuses dans le pays. «Les confessions religieuses ont des états de service au bénéfice de la nation et de l’Etat», a-t-il dit, avant d’ajouter : «les églises constituent un des piliers de la société gabonaise, comme dans bon nombre de pays à travers le monde. Au-delà de la foi et des valeurs, leur rôle est reconnu, dans les domaines aussi importants que l’éducation, la santé et l’assistance sociale».
Aussi, a-t-il indiqué que son soutien s’explique par le fait la décision prise par le gouvernement sur les lieux de cultes, constitue une violation de la Liberté de culte prévue par la Constitution et un manque de considération pour les confessions de religieuses.
Lors d’une conférence de presse animée le 16 octobre dernier sur l’allègement des mesures restrictives liées à la lutte contre la pandémie de la Covid-19, le gouvernement a décidé la réouverture des lieux de culte à partir du 30 octobre avec 30 personnes par séance. Le tout conditionné par la présentation d’un test négatif, en vue d’éviter la propagation du virus.
Face aux récriminations faites à ces décisions faisant état d’une volonté du gouvernement à museler les confessions religieuses, le ministre d’Etat à l’Intérieur, Lambert Noël Matha a échangé avec l’Archevêque métropolitain de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba que le Gouvernement n’a aucune intention de bâillonner les confessions religieuses.
«A travers les mesures restrictives telles qu’allégées par le Gouvernement dans leur seconde phase, il n’y a aucune volonté des pouvoirs publics à vouloir museler les ordres religieux. Lesdites mesures d’allègement qui sont progressives concernent tous les secteurs fortement impactés par la pandémie», avait indiqué le ministre de l’Intérieur.
Face au ressenti des fidèles concernant la dureté de ces mesures vis-à-vis de l’Eglise que l’Archevêque a traduit au membre du gouvernement, ce dernier a répondu à son hôte que «cette perception ne reflète pas la volonté du Gouvernement guidé par le principe de précaution pour éviter la mise en danger des fidèles et des citoyens».
Stéphane NGUEMA
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