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Propriétaire d'une pharmacie, le Dr. Daniel Ndoumou Obame s'est ainsi exprimé lundi écoulé à Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem (Nord du Gabon), après une rencontre avec le service provincial de la concurrence et de la consommation.
Dans un entretien accordé au bureau provincial de l'AGP, le Dr. Daniel Ndoumou Obame n'as pas les mots assez durs pour condamner et regretter le manque d'empressement des autorités à juguler le phénomène du commerce illicite des médicaments, appelé communément médicaments par terre qui sévit a Oyem.
«Cela fait plusieurs années que nous, officines pharmaceutiques agréés interpellons les autorités sur la problématique de ce qu'on appelle les médicaments par terre, non seulement nous subissons leur concurrence déloyale, mais la consommation même de ces médicaments représente un danger pour les populations», explique-t-il, notant à cet effet que ces médicaments sont nocifs pour les populations et ne remplissent guère les conditions de conservation et de stockage requises encore moins de traçabilité de leur fabrication.
Daniel Ndoumou Obame qui est par ailleurs propriétaire d'une structure médicale de renom dans la ville, a en outre déploré le non respect des prix « simex » par les dépôts pharmaceutiques de la place. Ces officines, soutient-il, vendent leurs produits bien plus chers. Selon les explications du pharmacien, les prix simex sont des prix homologués, fixés de commun accord entre les acteurs agréés du secteur et le ministère de l'Economie et des Finances.
«Les prix pratiqués par les dépôts pharmaceutiques sont bien au-dessus des prix homologués et c'est regrettable car ce sont les malades qui en font les frais», déplore-t-il.
Interrogé au sujet des gants et masques médicaux, qui auraient été prétendument mis a la disposition de sa structure afin d'être distribués au public, le Dr. Ndoumou Obame a été on ne peut plus claire. «C'est vrai que nous avons reçu des mains du directeur régional de la santé des équipements dans le cadre de la riposte contre le Covid-19, lesquels (équipements) étaient uniquement destinés aux personnels, mais en petite quantité. Il s'agissait de 25 flacons de gels hydroalcooliques, de 5 boîtes de 50 chacune de masques comsal, de 10 paires de lunettes de protection, et de 5 boîtes de 50 chacune de masques nuomigao. Je puis vous assurer que ceux-ci sont épuisés depuis que nous avons nous-mêmes acheté ce que nous utilisons présentement. En définitive, nous n'avons reçu ni gants, ni masques à distribuer», assure-t-il.
S'agissant de la fourniture des masques dans la ville, M. Ndoumou Obame indique que ceux-ci sont bel et bien en vente dans sa pharmacie et qu'il en a acheté en quantité chez un fournisseur agréé à Libreville.
«Pour ce qui est de la Covid-19, je pense qu'une bonne frange des habitants d'Oyem prend vraiment au sérieux l'observation des mesures barrières, à en juger également par l'achat des masques, car beaucoup achètent non seulement pour eux-mêmes, mais également pour les leurs. Les gants sont également demandés, malheureusement il n’y en a pas, même a Libreville, chez les fournisseurs agréés», explique Daniel Ndoumou Obame qui affirme être fortement impliqué dans la sensibilisation auprès des populations, aussi bien en français qu’en langue fang, surtout pour les personnes âgées.
Il faut souligner que le Dr. Daniel Ndoumou Obame est le point focal au niveau départemental de la stratégie gouvernementale de riposte contre la Covid-19, pour le compte de sa formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
Ernest Mvie Mendame
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