Gabon/Fin de l’importation de poulet de chair : vers une filière intégrée autour des semences made in Gabon

LIBREVILLE, 3 novembre 2025 (AGP) – Dans la perspective de l’interdiction d’importation du poulet de chair à compter de janvier 2027, le gouvernement gabonais entend bâtir une filière avicole intégrée, fondée sur la production locale de semences agricoles, a indiqué dimanche le ministre de l’Industrie, Lubin Ntoutoume, lors de l’émission Gouv’Actu/Le Mag diffusée sur Gabon Télévision, a constaté l’Agence Gabonaise de Presse.

Cette stratégie vise à garantir l’autonomie du pays en matière de production de poulet de chair, tout en réduisant sa dépendance aux importations. « Ce que les Gabonais doivent faire, c’est chercher des semences qu’on peut multiplier et qui peuvent nourrir le poulet gabonais », a déclaré le ministre, citant le maïs et le soja comme cultures prioritaires, aux côtés du riz et de l’arachide.

Des expérimentations sont déjà en cours, notamment à l’École nationale d’Oyem, où les ministres de l’Agriculture et de l’Industrie ont observé des essais sur plusieurs cultures. Le ministre Ntoutoume a évoqué le potentiel de certaines zones comme Medouneu, dont les sols fertiles pourraient permettre une production agricole intensive sans recours massif aux intrants importés.

Des études scientifiques sont prévues pour cartographier les types de sols adaptés à chaque culture, en vue d’une spécialisation territoriale. « Certaines zones utiliseront le soja, d’autres le maïs, ou les deux. Cela influencera la qualité du poulet produit localement », a-t-il expliqué, évoquant la possibilité d’un futur système de labellisation par origine et alimentation.

La ministre de l’Entrepreneuriat, Chaning Gninga Zenaba, a pour sa part annoncé un programme de formation et d’accompagnement destiné aux quelque 500 jeunes producteurs de poulet de chair déjà actifs à l’échelle nationale. Ce dispositif sera mis en œuvre en coordination avec le ministère de la Fonction publique.

Actuellement, le Gabon produit environ 4 000 tonnes de poulet de chair par an, contre 55 000 tonnes importées, soit un taux de dépendance de 95 %, représentant près de 3 milliards de FCFA de dépenses annuelles. L’objectif affiché est de renverser cette tendance en structurant une chaîne de valeur complète, de la semence à la distribution.

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