Économie

Gabon : SEEG, ni privatisation ni nationalisation !

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Le ministre d’Etat à l’énergie et aux ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nze a appelé mercredi à «tirer toutes les leçons de 20 ans de concession de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) à la française Véolia» qu’il a rendue en partie responsable du retard accumulé dans les dessertes d’eau et électricité.

Alain-Claude Bilie-By-Nze a présenté les grands axes de la réforme du secteur de l’eau et de l’électricité contenus dans les codes éponymes qui devront désormais, après adoption, régir la production, le transport et la commercialisation de l’eau et de l’énergie électrique au Gabon. 

Lors de la conférence de presse à laquelle a assisté le ministre délégué Séverin Mayounou, Alain-Claude Bilie-By-Nze a accusé l’entreprise française d’être en grande partie responsable des retards enregistrés par le pays en matière d'adduction d’eau et électricité.

« Sans vouloir refaire l’histoire, il nous semble utile de rappeler que le secteur de l’eau et de l’électricité a enregistré d’importants retards dans la maintenance et le renouvellement de ses ouvrages et équipement de production, de transport et de distribution », a déclaré Bilie-Nze ajoutant que  « ces retards, comme chacun le sait, sont consécutifs au manque d’investissement de l’opérateur Véolia pendant les 20 années qu’a duré la concession ». Il a ainsi expliqué pourquoi l’Etat a procédé à la réquisition de la SEEG indiquant que « c'est un outil de production et de distribution qui présente   de nombreuses obsolescences et avaries, qui doivent aujourd’hui répondre à la demande sans cesse croissante des industries, des commerces et des ménages en matière d’eau et d’électricité». Au demeurant il n’est pas question pour le gouvernement de nationaliser la SEEG a-t-il fait savoir.

« L’Etat gabonais ne va pas nationaliser la SEEG, ne va pas en faire une entreprise d’Etat » a-t-il indiqué rappelant que « la configuration du capital de la SEEG montre aujourd’hui qu’il y a des privés gabonais, privés institutionnels, privés personnes physiques ou morales, il y a aussi l’Etat gabonais qui du fait du départ de Véolia a donc acquis la majorité au capital de la SEEG. »

Il semble qu'il ne sera non plus question de remettre la SEEG sous concession, ni de la privatiser puisque pour le membre du gouvernement Ossouka Raponda, c’est l’Etat, la SEEG et la société de patrimoine qui vont apporter « l’investissement nécessaire pour répondre à cette demande en évolution constante ».

Le code de l’eau et celui de l’électricité devront par ailleurs, ouvrir le secteur à la concurrence. Il est donc question de mettre fin au monopole de la SEEG dans un secteur qui sera dorénavant segmenté a expliqué le ministre d’Etat indiquant aussi une grande implication des collectivités locales, une meilleure prise en compte de l’environnement et une priorité aux nationaux comme entreprises ou employés.

Le gouvernement veut en définitive une montée en puissance  de la SEEG pour en faire un fleuron national « capable d’exporter son expertise ». En attendant, le chef de du département de l'eau et de l'électricité a demandé un audit de la SEEG décriée par de nombreux clients qui dénoncent des surfacturations. Là encore, la française Véolia a été pointé du doigt car ayant acquis un logiciel défaillant qui occasionne des surfacturations ou des sous-facturations. Bilie-By-Nze a promis une réponse appropriée après l'audit.

 Louis-Philippe MBADINGA 
 

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