PORT-GENTIL, 31 janv. 2025 (AGP) – La présidente de la juridiction des mineurs, Greta Clarielle Marat Abyla Tchandi, a conduit, le jeudi 30 janvier écoulé, une délégation du tribunal pour enfants de Port-Gentil à la prison centrale de la capitale économique (Ouest), à l’occasion de la journée récréative des mineurs incarcérés, baptisée « Noël en Prison », a constaté l’AGP.
Une initiative visant à offrir un moment de réconfort et de sensibilisation aux jeunes détenus, tout en tirant la sonnette d’alarme sur la recrudescence de la délinquance juvénile.
Trois temps forts ont marqué cette journée : des consultations médicales gratuites, un atelier de sensibilisation et un repas convivial. « Nous avons organisé des consultations avec un médecin généraliste, un pédiatre et un psychologue pour répondre aux besoins de ces enfants », a déclaré Mara Abila. Cette étape a révélé une détresse profonde chez la plupart des mineurs, notamment un sentiment d’abandon par leurs parents.
Au cours de l’atelier de sensibilisation, l’accent a été mis sur la responsabilité individuelle et la possibilité d’un nouveau départ. « Nous leur avons dit qu’ils doivent décider de leur vie, que leurs erreurs passées ne définissent pas leur avenir », a souligné la magistrate. « Certains ont même accepté de donner leur vie à Jésus-Christ, ce qui montre que Dieu peut être un repère essentiel pour eux. »
Cependant, la présidente de la juridiction des mineurs a exprimé son inquiétude face à l’augmentation du nombre de mineurs incarcérés, exclusivement des garçons. « Nous constatons une montée inquiétante de la délinquance juvénile. Les filles qui sont sorties ne sont pas revenues, mais les garçons, eux, récidivent souvent », a-t-elle déploré.
Elle a appelé les familles à jouer un rôle plus actif dans l’éducation de leurs enfants, soulignant que la plupart des jeunes détenus viennent de foyers monoparentaux ou ont été abandonnés. « Ce sont des enfants en manque d’affection qui cherchent du réconfort dans des amitiés néfastes. Il est impératif que les parents soient plus présents et attentifs à leur éducation ».
Cette initiative humanitaire rappelle l’importance d’un encadrement parental et institutionnel plus rigoureux pour lutter contre la récidive et offrir à ces jeunes une chance de réintégration.
PMA/CBO/FSS/EN
Commentaires