LIBREVILLE, 10 octobre 2024 (AGP) – Le WWF a dévoilé son Rapport Planète Vivante 2024, à travers un webinaire le 8 octobre écoulé, mettant en lumière une baisse alarmante de 73 % des populations de vertébrés en Afrique depuis 1970, selon un rapport dont l’AGP a reçu copie.
Les experts estiment que cette situation appelle à des actions immédiates pour protéger la biodiversité et renforcer les solutions basées sur la nature.
Selon le rapport, la biodiversité africaine appelle une action urgente. «Les crises interdépendantes de la perte de biodiversité et du changement climatique poussent la faune et les écosystèmes africains à leurs limites, avec des points de bascule mondiaux menaçant de déstabiliser des écosystèmes entiers», a souligné Martin Kabaluapa Directeur Régional pour le Congo au WWF.
Pour lui, la perte d’espèces emblématiques comme les éléphants ou les gorilles pourrait avoir des répercussions bien au-delà du continent africain.
Cette tendance inquiétante est attribuée à plusieurs facteurs : la perte d’habitat, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et les effets du changement climatique. Ces pressions combinées ont mené à un déclin rapide des espèces sauvages, rendant les écosystèmes africains de plus en plus vulnérables.
Le rapport du WWF avertit que sans des interventions immédiates, les écosystèmes africains pourraient franchir des seuils critiques, menaçant non seulement la faune, mais aussi les communautés humaines qui dépendent de ces écosystèmes pour leur sécurité alimentaire, leur accès à l’eau et leur résilience face aux aléas climatiques.
Cependant, le rapport apporte également un message d’espoir en soulignant que les efforts de conservation peuvent faire la différence. Par exemple, les populations de gorilles des montagnes dans la région du Grand Virunga (qui couvre l’Ouganda, le Rwanda et la République Démocratique du Congo) ont augmenté de 3 % entre 2010 et 2016 grâce à des projets de conservation réussis. Cette réussite montre que la protection des espèces et des écosystèmes peut être efficace, mais elle doit être accompagnée de transformations plus larges et systémiques.
Notons que les sommets internationaux à venir, comme la COP16 sur la biodiversité et la COP29 sur le climat, représentent des moments clés pour que les pays renforcent leurs engagements en faveur de la nature et du climat.
Le WWF appelle à des plans nationaux plus ambitieux pour la biodiversité (NBSAPs) et le climat (NDCs), en intégrant des mesures pour réduire la surconsommation mondiale, inverser la perte de biodiversité et réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière équitable.
L’organisation insiste également sur l’importance de débloquer des financements publics et privés pour soutenir des actions à grande échelle.
RNA/ERAN/FSS/EN
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