Société & Culture

Violences urbaines/Interview du Pr Dany Daniel Bekale, Sociologue : « Les efforts doivent être réalisés en synergie par les Institutions »

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Libreville, 09 septembre 2024 (AGP)- Le phénomène des violences urbaines dans notre pays devient inquiétant. Le cas de Port-Gentil, capitale économique du pays (Sud-Ouest), n’est pas singulier. Notre Bi-Hebdomaire Gabon Matin est revenu sur la problématique dans son édition de ce lundi 9 septembre 2024. Le Pr Dany Daniel Bekale donne son point de vue.

Propos recueillis par Laïka Naëlle Magoura 

Gabon Matin : Aujourd’hui, les jeunes se livrent de plus en plus à des actes de violence, une situation qui inquiète la société. Qu’est-ce qui peut, selon vous, expliquer de tels comportements ?

Pr Dany Daniel Bekale : La première chose que je tiens à dire, c’est que la violence n’est pas un phénomène récurrent au Gabon comme partout ailleurs. En réalité, c’est une question qui devrait occuper l’activité institutionnelle, l’activité gouvernementale, et voire familiale. Dans le sens où c’est un phénomène qui gangrène l’ensemble de la société. Un des éléments importants à prendre en compte dans la réflexion est de considérer que la situation économique, sociale et les différents éléments de crise qui laissent transparaitre les difficultés réelles de notre société à se réaliser ou à réaliser les rêves d’une jeunesse qui est demandeuse de stabilité et d’emploi. Ces différents éléments font que les jeunes se trouvent dans la situation quasiment d’abandon familial au niveau de la société entière. La montée du taux de chômage l’explique bien.
Les jeunes vont donc se retrouver dans une situation de l’oisiveté sachant que l’oisiveté est la la mère de tous les vices. Donc, les premiers éléments qui peuvent expliquer les violences, sont les conditions matérielles d’existence donc la question de précarité, la pauvreté. Aussi, le phénomène est-il lié aux questions de contrôle social. Lorsque la police qui est chargée d’assurer la sécurité des personnes, présente des dysfonctionnements, la sécurité de la ville est menacée. C’est un peu dommage qu’au Gabon on ait pas pris l’habitude de se servir des expériences du passé, pourtant, ils auraient pu nous amener à améliorer, soit de la faire évoluer et de voir les choses autrement.

A quoi ces jeunes peuvent-ils être exposés ?

La société est régie par des normes, des règles, des lois et pour l’équilibre et la cohésion sociale, chaque citoyen, chaque acteur est tenu de respecter ces règles-là. Lorsqu’un citoyen, un individu ne respecte plus la loi, il tombe dans ce que la sociologie qualifie de phénomène de déviance. Lorsqu’on est auteur de violence, on s’inscrit dans les formes de déviances soiales. La société a prévu un ensemble de sanctions positives.

Comment renverser la tendance ?

Il me semble utile de regarder la question de la violence sur un angle systémique. J’intègre l’idée que la société fonctionne comme un système et pour que le système fonctionne, il faut que tous les éléments rentrent en cohérence, travaillent pour le même objectif, pour le même but et vont dans la même direction. La question de la violence est transversale parce qu’elle est adossée à un ensemble d’Institutions sociales, à la famille, à l’État, à l’école, aux médias.
Si on veut renverser la tendance, il faudra mettre en travail l’ensemble des institutions concernées par cette problématique. Les efforts doivent être réalisés en synergie par les Institutions (Le Gouvernement et tous ses démanbrements). Il faut probablement renforcer le contrôle parental pour inverser la tendance, proposer les activités ludiques, mettre à disposition plus d’opportunités d’emplois et d’épanouissements économiques. Considérer la violence comme une question urgente à régler pour espérer que notre société puisse retrouver quiétude, harmonie, paix.

DT/EN 

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