Libreville, 9 septembre 2024 (AGP) – L’ancien président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Daniel Kaberuka, qui s’est exprimé ce lundi 9 septembre 2024 sur la soutenabilité de la dette Africaine, a déclaré que « Beaucoup de pays africains consacrent 40% de leurs budgets au remboursement de la dette » rapporte le journal Financial Afrik.
« Aujourd’hui, il y a eu beaucoup d’émissions d’eurobonds. Je signale au passage que, contrairement à ce qui s’affirme souvent, la Chine ne détient que 20% de la dette africaine, le reste étant contrôlé par des privés et les Agences multilatérales. C’est vrai aussi que dans le processus, il faut éviter des «mismatches» entre les taux de change, maturités des dettes et la durée des projets« , a-t-il affirmé.
Selon lui, « pour se développer, et faire face à sa démographie galopante, l’Afrique a besoin des crédits longs, de l’ordre de 30 ans et au taux compétitif. Certains pays voient l’encours de leurs dettes augmenter très rapidement à cause de la dépréciation de leurs monnaies et la détérioration des agrégats macroéconomiques ».
Le plus important dans l’analyse, poursuit-il, « ce n’est pas le ratio de la dette sur PIB mais plutôt le ratio dette sur budget ou sur les recettes d’exportation. Actuellement, beaucoup de pays africains consacrent 40% de leurs budgets au remboursement de la dette. Pour cela, certains pays sont trop endettés. Pour beaucoup d’autres, c’est plutôt les chocs externes et les recettes fiscales qui sont faibles. Cela dit, tout le monde n’est pas d’accord sur le calcul actuel de la soutenabilité. Cela doit évoluer ».
Et de conclure : « En dépit de ces modes de calculs trop conservateurs, il n’y a qu’une dizaine de pays africains en risque de surendettement ou déjà en quasi crises et restructuration pénible, incertain, long et difficile. »
EN/DT
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