Libreville, 08 août 2024 (AGP) – A quatre semaines de la tenue du 9ème Sommet Chine-Afrique (FOCAC 2024) prévu à Beijing les 5, 6 et 7 septembre, la rédaction de l’Agence Gabonaise de Presse (AGP) poursuiit son dossier consacré à l’événement. Cette fois-ci, nous mettons l’accent sur la coopération scientifique et technologique.
La coopération multisectorielle entre la Chine et l’Afrique n’est plus à démontrer ces dernières années, notamment en matière scientifique et technologique. Cette grande puissance est devenue l’une des destinations privilégiées de nombre de scientifiques et d’étudiants grâce aux relations de coopération scientifique qui la lient au continent.
Récemment, et dans le cadre de l’initiative de la « Ceinture et la Route » (CIR), des scientifiques africains et chinois se sont engagés, selon l’Agence Chine Nouvelle, à la faveur d’un Symposium, tenu en septembre 2023 à Nairobi au Kenya, à renforcer leur coopération pour atteindre les objectifs de ladite initiative. Des domaines, tels que la recherche, le transfert des technologies et le renforcement des compétences sont, selon des experts, l’objet de cette coopération.
En effet, le thème de ce Symposium définissait clairement cette dynamique de coopération scientifique par son intitulé : « Coopération Sud-Sud : la coopération et l’innovation scientifique et technologique Chine-Afrique au service des bénéfices socio-économiques ».
Aussi, la création d’une « Action africaine pour le développement scientifique et la protection de l’environnement, de l’eau et de la nourriture », a-t-elle constitué la trame des recommandations de ce conclave de Nairobi. Des initiatives de ce type sont multiples entre la Chine et l’Afrique en matière scientifique. En témoigne, le partenariat scientifique et technologique Chine-Afrique, lancé par le ministère chinois de la Science et de la Technologie le 24 novembre 2009. Ce programme concentrait, en son sein, l’assistance aux pays africains dans la mise en œuvre de grands programmes scientifiques et technologiques, à l’instar la conception de parcs scientifiques de pointe.
Des universités, comme l’Université sud-africaine de Witwatersrand, ont été mises à contribution à cet effet. Tant, elle est réputée, selon Garth Shelton, directeur du Projet Asie de l’Est de cette Université, comme possédant de hautes technologies et, en plus, peu onéreuses.
A cette dynamique de coopération scientifique, s’ajoute la formation technique et professionnelle dans des structures universitaires telles que l’Institut professionnel d’Ingénierie de Chongqing qui accueille des centaines d’étudiants, notamment africains en génie civil en formation.
En effet, au fil des ans, l’enseignement et la formation technique et professionnelle sont devenues, selon les chiffres, une composante importante de la coopération académique entre la Chine et l’Afrique. A ce propos, il a été créé le « China-Africa Vocational Education Alliance », qui vise la promotion de la formation technique et professionnelle entre la Chine et les pays africains. Notamment en Tanzanie, au Rwanda, aux Seychelles et en Zambie.
Par ailleurs lors Forum de la « Belt and Riad initiative » sur la collaboration Chine-Afrique axée sur l’enseignement et la formation technique et professionnelle, tenu à Addis-Abeba le 22 octobre 2023, et faisant écho au discours du Président chinois Xi Jinping, des experts et responsables politiques africains et chinois, ont rappelé la nécessité de renforcer la coopération sino-africaine dans ce secteur.
La Chine est une destination prisée pour des dizaines de milliers d’étudiants africains. Ceux-ci ont vu leur nombre augmenter grâce aux échanges culturels croissants entre ces deux parties du monde.
Selon le ministère chinois de l’Education, c’est plus de 81.000 africains qui étudiaient en Chine en 2018, soit 16,5% des étudiants étrangers du pays du Soleil Levant. En 2015, ils étaient 49.792 étudiants africains en Chine et 62.594 en 2016.
S’agissant précisément du Gabon, que ce soit la formation de cadres gabonais aux frais de la Chine, de la formation continue de fonctionnaires, de la coopération des médias, des travaux d’infrastructures routières, les deux parties « tiennent à se soutenir fermement et s’entraider étroitement ». La Chine a accordé des bourses d’études au Gabon depuis 1975.
Actuellement, environ 700 étudiants gabonais poursuivent leurs études supérieures en Chine. Elle organise en effet chaque année plusieurs formations et séminaires en faveur des fonctionnaires et des professionnels de nombreux secteurs du Gabon.
Toutefois, la mobilité des étudiants africains vers la Chine a été fortement réduite depuis les années Covid (2020, 2021, 2022). De même, « des difficultés dues à l’apprentissage de la langue ont pu réduire le nombre d’étudiants africains, selon les conclusions des travaux de certains spécialistes qui relèvent également le fossé « culturel ».
Qu’à cela ne tienne, il ressort du constat fait que la coopération scientifique et technologique, datant de plusieurs décennies entre la Chine et l’Afrique, s’accroît au fil des années.
CEM/FSS
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