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Cameroun/Assassinat de Martinez Zogo: trois mois après, l’enquête se poursuit

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Libreville, 17 avril 2023 (AGP) – Déjà trois mois Martinez Zogo était enlevé en pleine rue, à Yaoundé. Plus précisément un 17 janvier 2023. Le 22, le corps de l’animateur radio connu était retrouvé près de la capitale, mutilé, ce qui avait provoqué une vive émotion au Cameroun et ailleurs. Depuis, l’enquête sur son assassinat se poursuit.

Le 17 janvier 2023, au soir, Martinez Zogo de son vrai nom, Arsène Salomon Mbani Zogo, était enlevé en pleine rue.

Cinq jours plus tard, le matin du dimanche 22 janvier, son corps était retrouvé, mutilé. Une découverte macabre qui avait provoqué l’effroi dans le pays. Pour de nombreux habitants de Yaoundé, il était une voix du quotidien.

Dans son émission, il avait pour habitude d’indexer des personnalités haut placées, les accusant de corruption et de malversations.

Seul trouvait grâce à ses yeux le président Paul Biya, qu’il disait considérer comme son père.

En 2020, l’animateur, qui était aussi Directeur général d’Amplitude FM, avait par ailleurs passé deux mois en détention pour diffamation.

Cité dans l’émission « Embouteillage » de Martinez Zogo de son vivant, l’un des actuels prévenus dans l’enquête sur la mort du journaliste est Jean-Pierre Amougou Belinga, le patron du groupe de presse L’Anecdote.

Actuellement en détention provisoire, le richissime homme d’affaires faisait partie des personnalités dont Martinez Zogo l’accusait de s’être enrichi illégalement à travers des marchés publics.

Mais Jean-Pierre Amougou Belinga n’était pas le seul à être pointé du doigt par l’animateur, qui promettait des révélations sur des membres des plus hautes sphères du pouvoir.

Après la découverte du corps de Martinez Zogo, le communiqué du gouvernement mentionnait des traces de sévices et un état avancé de décomposition.

Une onde de choc traversait alors le Cameroun, et l’internationale jusqu’à ce jour.

Entre le 31 janvier et le 9 février, plus de vingt personnes ont été arrêtées, certaines ayant été depuis relâchées.

Le premier coup de filet a eu lieu le 31 janvier, une semaine après la découverte du corps de Martinez Zogo. Des interpellations se sont déroulées au cœur des services secrets camerounais.

Interpellations confirmées quelques jours plus tard par un communiqué de la présidence qui néanmoins ne disait rien sur les identités et fonctions des concernés.

Mais très vite, dans la presse, des informations les ont présentés comme étant soupçonnés d’avoir enlevé, torturé et exécuté « Martinez ».

Le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le commissaire divisionnaire Maxime Eko Eko, a alors été mis aux arrêts, ainsi que Justin Danwe, l’un de ses adjoints.

Ils ont rapidement rejoint, Jean-Pierre Amougou Belinga, inculpé le 4 mars, et une dizaine de ses collaborateurs.

Les enquêtes menées par une commission mixte police-gendarmerie annoncée par le Secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, et conduites au secrétariat d’État à la défense où les suspects sont gardés à vue.

Aucune inculpation pour meurtre n’a toutefois été prononcée jusqu’à présent. Aucun prévenu n’est mis en cause pour avoir commandité l’assassinat de Martinez Zogo.

Amougou Belinga n’a été inculpé que pour «complicité de torture», Maxime Eko Eko et Justin Danwe respectivement pour «négligence et non-respect des instructions» et «kidnapping et torture».

Tandis que la phase d’instruction est en cours, le Comité pour la protection des journalistes «rappelle la nécessité d’un processus crédible et transparent pour que non seulement la justice soit rendue, mais qu’elle soit rendue de façon visible et accessible aux citoyens».

LNL/FSS (source RFI)

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